Mis en place par le gouvernement états-unien, le régime de Diem, au Vietnam, mène une répression accrue contre les « subversifs ». Membre d’une secte chrétienne anti-communiste, Diem multiplie les exactions contre les bouddhistes soupçonnés de soutenir le Vietminh, saccageant les couvents, tuant et torturant les bonzes. En juin 1963, le moine Thich Quang Duc s’asperge d’essence et s’immole dans le centre ville de Saigon. Les images horrifient l’opinion publique, tandis que la femme du général Nhu déclare : « ce n’est qu’un barbecue de bonze ». S’en suivent deux semaines de manifestations et d’émeutes. Le président Kennedy fait alors assassiner ses anciens protégés, Diem et Nhu, et les remplace par une junte totalement subordonnée aux « conseillers militaires » US. D’autres sacrifices suivront, dont celui de l’abbesse de Hué, Thich Nu Thanh Quang, qui s’immole le 26 mai 1966. Sa mort provoque de gigantesques manifestations contre la présence US y compris chez les bouddhistes états-uniens. Des années plus tard McNamara dira : « Le courage impassible de ces bonzes en flammes a été une des plus puissantes armes utilisées contre nous au Vietnam ».