Au nom du président Bush et du peuple américain, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui ont fait le long voyage de l’Afrique à ici pour se joindre à nous aujourd’hui. Vous êtes porteurs des espoirs et des aspirations de millions d’hommes, de femmes, d’enfants des quatre coins du continent africain, de personnes qui veulent tout simplement améliorer leurs conditions de vie, faire tout ce qu’il faut pour parvenir à la prospérité et être maîtres de leur propre développement. Les États-Unis partagent vos aspirations et les soutiennent ; nous sommes résolus à vous aider à les réaliser. Notre politique africaine repose sur le partenariat et non sur le paternalisme ; il s’agit d’accomplir des choses avec les peuples africains et non pour les peuples africains. Un élément central de notre politique est la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), qui représente le grand soutien bipartite des États-Unis au développement de l’Afrique et à sa prospérité.

L’AGOA se fonde sur des faits irréfutables au sujet des moyens de lutter efficacement contre la pauvreté. C’est un fait que le développement véritable n’est possible que lorsque l’économie est en expansion et qu’elle crée des emplois. C’est un fait que la croissance économique est suscitée par des personnes travailleuses et dotées de l’esprit d’entreprise qui sont libres d’entrer en concurrence et de commercer dans des marchés ouverts sur le monde extérieur. Bien entendu, bien que l’État ne puisse pas créer la croissance économique, c’est un fait que les pouvoirs publics peuvent et doivent établir les conditions politiques de la prospérité : une gouvernance transparente et responsable, l’État de droit, le droit de propriété et les investissements dans le domaine social.

Ce sont là les conditions pour pouvoir bénéficier de l’AGOA, conditions que réunissent les 37 pays d’Afrique subsaharienne assemblés ici aujourd’hui. Grâce à l’AGOA, les États-Unis et l’Afrique prospèrent ensemble. Les États-Unis continuent d’être le grand partenaire de l’Afrique en matière de commerce et d’aide. Si les hydrocarbures restent une des sources de l’accroissement de nos relations commerciales, nous avons aussi observé l’an dernier une croissance impressionnante dans des secteurs tels que l’agriculture, les biens d’équipement et l’électronique. Ces résultats sont dus en partie à notre Initiative en faveur de la compétitivité des entreprises africaines dans le monde, programme doté d’un budget de 200 millions de dollars que le président Bush a annoncé l’an dernier pour aider les entreprises africaines à se développer grâce au libre-échange.

Une de ces entreprises est la société « Kenana Knitters » au Kenya. Grâce à l’AGOA et à notre Initiative en faveur de la compétitivité des entreprises africaines dans le monde, elle a pu conclure des contrats avec plusieurs sociétés d’habillement américaines en vue d’exporter la laine et les vêtements qu’elle produit. En l’espace de deux ans seulement, elle a doublé le nombre de ses salariées qui sont toutes des femmes.

Maintenant, nous avons tous des obligations importantes si nous voulons accroître encore plus les possibilités et les avantages du commerce. Pour notre part, le président Bush a pris en septembre dernier l’engagement hardi de supprimer tous les obstacles qui entravent la libre circulation des biens et des services si les autres pays s’engagent à faire de même. C’est là une promesse que nous cherchons à tenir.

Dans le cycle actuel de Doha, dont les négociations se poursuivent en ce moment-même, les États-Unis se situent au premier plan d’un effort mondial visant à accroître l’accès des produits des pays en développement au marché, en particulier les produits agricoles. Nous ici, à Washington, devons également faire davantage pour aider les agriculteurs africains à augmenter leur capacité de satisfaire aux normes américaines. Nous avons réalisé de bons progrès dans ce domaine récemment et sommes résolus à intensifier encore davantage nos efforts.

Les États africains ont également des obligations importantes à remplir afin de libérer pleinement l’esprit d’entreprise de leur peuple. Dans la plupart des pays d’Afrique, des particuliers pleins d’ambition paient toujours trop de redevances, attendent trop longtemps et se heurtent à trop d’obstacles bureaucratiques pour faire démarrer une entreprise. Les gouvernements doivent aussi faire davantage pour favoriser le commerce avec leurs voisins. Soixante-dix pour cent des échanges commerciaux dans le monde en développement se font entre pays en développement. Aussi, toute mesure qui aide les Africains à commercer entre eux représente un puissant facteur de développement.

Enfin, il est essentiel que les États africains continuent de diversifier leur économie. Le Fonds de diversification de l’AGOA que nous avons créé l’an dernier commence à aider nos partenaires africains à avancer régulièrement sur la voie de cet objectif important. La libéralisation des échanges est certes un grand défi. Mais ce n’est pas notre unique défi. Pour des motifs de justice et de moralité autant que pour notre intérêt stratégique, nous devons aider tous nos citoyens, particulièrement les plus désavantagés, à obtenir des chances égales de participer à l’essor économique. Tel est le but de notre aide extérieure. Et sous la direction du président Bush, les États-Unis ont lancé un programme de développement pour l’Afrique qui est le digne successeur du plan Marshall pour l’Europe.

Au cours des cinq dernières années, grâce au vigoureux soutien du Congrès, le président Bush a triplé l’aide aux États africains et nous sommes en voie de la doubler encore d’ici à 2010.

J’imagine que vous connaissiez Randall Tobias en sa qualité de coordonnateur mondial pour les États-Unis de la lutte contre le sida. À présent, il est notre nouvel administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international, ainsi que notre nouveau directeur de l’aide à l’étranger ici au département d’État. Je suis heureuse de le voir parmi nous ce matin.

Les États-Unis ont également pris des mesures historiques en vue de libérer de nombreux États en développement, pour la plupart africains, du fardeau écrasant de la dette extérieure. Dans le cadre de l’Initiative multilatérale d’allégement de la dette, que les États-Unis ont travaillé sans relâche à mettre en œuvre, 14 États africains bénéficient actuellement d’un allégement de leur dette totalisant plus de 30 milliards de dollars. Notre objectif final est d’étendre cette initiative à 19 États africains de plus, pour réduire la dette d’encore 10 milliards de dollars.

Dans le même temps, notre Société du Compte du millénaire (MCC) est en train de conclure des accords de développement avec des pays qui gouvernent avec justice, qui favorisent la liberté économique, qui combattent la corruption et qui investissent dans le domaine social. À l’heure actuelle, 12 pays d’Afrique sont admissibles à solliciter des dons de la MCC et 3 États, Madagascar, le Bénin et le Cap-Vert, ont conclu avec la MCC des accords d’une valeur totale de près de 527 millions de dollars.

Enfin, les États-Unis se tiennent, comme il se doit, aux côtés des peuples africains dans leur lutte contre des maladies telles que le paludisme et le sida. Parvenu maintenant dans sa troisième année, le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) est bien en voie de remplir notre engagement de 15 milliards de dollars, échelonné sur 5 ans, en matière de prévention, de traitement et de soins. La lutte contre le sida sera longue, mais chaque pas de fait représente une personne de plus qui comprend les risques encourus, un orphelin de plus qui trouve un foyer et une personne de plus qui arrive à vivre avec cette maladie.

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