Lors du Forum de l’AGOA qui se tient actuellement à Washington, le directeur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), M. Randall Tobias, a souligné l’engagement des États-Unis en faveur du secteur privé en Afrique subsaharienne, ainsi que les obligations des États africains en matière de développement socio-économique.

« En œuvrant de concert, nous pouvons contribuer à créer un avenir meilleur pour les enfants aussi bien que pour leurs pères et mères dans tout le continent africain », a-t-il dit à l’occasion de l’ouverture de ce cinquième forum annuel relatif à la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA).

Cette loi prévoit l’entrée en franchise de douane aux États-Unis de 6.400 produits divers, notamment des textiles, en provenance des pays africains qui ont entrepris des réformes axées sur l’économie de marché. Votée par le Congrès en 2000, cette loi a été révisée à deux reprises depuis lors.

L’aide des États-Unis à l’Afrique subsaharienne a augmenté considérablement ces dernières années, a indiqué M. Tobias. Alors qu’elle a atteint 1,1 milliard de dollars en 2000, elle devrait s’élever à 3,3 milliards en 2006. « Ces chiffres, bien qu’ils soient importants, paraissent dérisoires par rapport à ce que l’on peut obtenir grâce à l’entreprise privée et à l’esprit industrieux des particuliers », a-t-il fait remarquer.

Certains aspects de l’aide à l’étranger des États-Unis ont suscité « des changements positifs profonds et permanents dans les pays en développement, en particulier dans ceux dont les dirigeants étaient des hommes qui voyaient loin ».

Toutefois, l’aide extérieure a aussi incité la population à s’attendre que des bailleurs de fonds étrangers, et non leur propre gouvernement, soient responsables du développement socio-économique de leur pays.

« Les bailleurs de fonds, a-t-il dit, ne peuvent pas s’occuper d’une façon durable de la santé publique, de la sécurité et de l’enseignement public ou créer les conditions nécessaires à la croissance économique, éléments qui sont tous essentiels pour susciter le développement. Ce sont là des fonctions que seuls les pouvoirs publics des pays bénéficiaires peuvent remplir.

« Il importe que les États africains préparent le terrain pour que les intervenants de leur secteur privé puissent réussir. La locomotive la plus puissante du monde ne peut avancer que si les rails reposent sur des fondations stables. Les pouvoirs publics doivent fournir des fondations stables et prévisibles pour le développement du secteur privé. »

De nombreux pays africains remplissent les conditions nécessaires pour bénéficier de l’accès en franchise de douane au marché américain offert par l’AGOA pour certains produits, mais « ce n’est là que le début d’un partenariat de longue durée en vue de la réalisation de nombreux objectifs », a-t-il indiqué.

Les États-Unis, a-t-il dit, continueront de coopérer avec les dirigeants africains qui entreprennent des réformes axées sur l’économie de marché. À l’heure actuelle, ils apportent une aide à des pays africains bénéficiaires de l’AGOA dans divers domaines, notamment l’élaboration de normes sanitaires en vue de l’exportation aux États-Unis de produits agricoles, la création de routes et la mise en place d’installations portuaires, ainsi que dans des secteurs tels que l’énergie et les technologies de la communication et de l’information.