Le nombre des Russes qui préconisent l’élection de Vladimir Poutine pour un troisième mandat présidentiel a augmenté, passant ces neuf derniers mois de 41 à 59%, selon les Novye izvestia.

Le président a déjà répondu à de nombreuses questions au sujet du troisième mandat en assurant invariablement qu’il n’avait pas l’intention de modifier la Constitution pour rester au Kremlin. Cependant, le sondage effectué par le Centre Levada du 19 au 22 mai dans 46 régions du pays montre que ses assurances ne font qu’augmenter les rangs des partisans du troisième mandat. Seulement 11% des personnes interrogées sont opposées avec fermeté à la proposition "d’apporter à la Constitution des modifications qui permettraient à Vladimir Poutine de se faire réélire pour la troisième fois et plus encore", contre 23% en août dernier. "Tel est l’effet de l’affaiblissement général de l’opposition à Poutine", a commenté Leonid Sedov, analyste chef du Centre Levada.

Les sociologues ont constaté également un changement des états d’esprit parmi les partisans de l’ex-premier ministre Mikhaïl Kassianov. "A présent, ils n’écartent pas la possibilité d’un troisième mandat", a affirmé M. Sedov.

En même temps, beaucoup de gens ne croient pas que Poutine tiendra sa promesse et ne se présentera pas à la présidentielle de 2008. Seulement 38% des sondés ne remettent pas en doute les propos du chef de l’Etat, 18% pensent que Poutine sera obligé de changer d’avis sous la pression de son entourage et encore 18% estiment que le président "verra qu’il n’y a pas d’autres candidatures dans le pays et acceptera de se porter candidat pour un troisième mandat". 19% des personnes interrogées se déclarent sûres que le président s’apprête dès maintenant à rester à son poste et attend un moment propice pour annoncer sa décision.

Le directeur adjoint du Centre des technologies politiques, Alexeï Makarkine, estime que le président ne se décidera à accepter un troisième mandat que dans une situation extraordinaire. "Aujourd’hui, c’est pratiquement impossible, même si la Douma et le Conseil de la Fédération créent le cadre juridique nécessaire à la réélection, affirme le politologue. Poutine, en ce qui le concerne, veut et à la fois ne veut pas rester. Il comprend qu’au niveau international la réaction serait négative. Il ne pourra donc accepter un troisième mandat que dans une situation extraordinaire, s’il y a une crise ou, par exemple, s’il n’y a plus aucun candidat. Mais aucune crise n’est en vue et un troisième mandat est impossible pour Vladimir Poutine ".

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)