Différentes analyses politiques des relations russo-états-uninennes émergent sur la scène internationale, à quelques jours du sommet de G8. Alors que certains, à Moscou et à Washington, préfèrent parler du « paix froide » entre leurs pays, d’autres assurent qu’au sein de l’administration Bush résident deux tendances différentes. La première est représentée par les faucons et leur leader Dick Cheney, qui ne cessent pas d’appeler à la fermeté vis-à-vis la Russie. Quant à la deuxième, elle est menée par Condoleezza Rice, qui sollicite toujours la collaboration avec le gouvernement de Moscou. Ce dernier, par ailleurs, ne semble pas s’intéresser trop à ce qui ce passe dans le camp des néo-conservateurs, se contentant de monopoliser la production du gaz dans les anciennes républiques soviétiques.
De toute façon, les gens qui adoptent la théorie des deux tendances ont sûrement tort. Aussi, les récentes déclarations de certains dirigeants états-uniens n’avaient-elles aucune influence sur les plans et les décisions du gouvernement russe. D’autant plus que Moscou a fait main basse sur les ressources énergétiques d’Asie centrale, tout en empêchant la réalisation du projet européen visant à exploiter le gaz kazakh.
Dans un autre cadre, le prochain sommet du GUAM à pour objectif d’annoncer la naissance d’une nouvelle organisation décisionnelle aux cotés de la Russie, permettant ainsi à l’Ukraine de devenir une force régionale. L’organisation en question regroupe une kyrielle de pays qui ne souhaitent pas garder de bonnes relations avec Moscou, et qui menacent les intérêts russes. Il s’agit d’États qui en voie d’adhésion à l’OTAN, un pas qui risque d’avoir un impact direct sur la Russie. Mais cette dernière, selon les données actuelles, ne sera pas influencée par le retrait de la république de la Georgie et de l’Ukraine de la CEI.
Le gouvernement de Vladimir Poutine, qui a gagné le respect et la force grâce à la carte énergétique, présidera le prochain sommet de G8. Il est peu probable que le Kremlin y renonce à ses objectifs pour faire plaisir à Washington.

Source
An-nour(Syrie)
An-nour est l’hebdomadaire culturel et politique publié par le Parti communiste syrien.

« روسيا والجوار عشية قمة الثماني », par Taha Abdelouahed, An-nour, 29 mai 2006.