Le Système commercial russe (RTS) a donné hier le coup d’envoi des contrats à terme sur le pétrole (Urals), les produits pétroliers et l’or, selon la Nezavissimaïa gazeta.

De l’avis des analystes, seules de petites sociétés accepteront de vendre du brut à RTS, ce qui ne permettra pas d’accomplir les tâches assignées par le gouvernement, soucieux de redorer le blason de la marque Urals et d’abaisser le prix des produits pétroliers.

Pour atteindre ces objectifs, il faut créer une bourse spéciale où les négociations porteraient sur des livraisons de pétrole réelles et non pas virtuelles. Les plus grandes livraisons ont déjà été contractées à long terme par les plus importants producteurs à intégration verticale. Autant dire que des contrats plus ou moins considérables ne peuvent être passés en bourse que théoriquement. A l’heure actuelle, seulement 1 à 2% de la production nationale sont en négociation libre et il n’est pas certain que les pétroliers décident de vendre en bourse même ces quantités microscopiques.

En 2003 la Bourse de Saint-Pétersbourg avait inauguré la négociation des contrats sur le pétrole mais fut obligée de l’arrêter peu de temps après, les pétroliers ayant refusé de mettre leur production aux enchères.

"Il est évident que la bourse risque de se retrouver à court de liquidités et de livraisons. Les contrats à termes intéresseront probablement les sociétés déséquilibrées, spécialisées soit dans la production, soit dans le raffinage, et aussi de petites compagnies pétrolières", a estimé le directeur du service analytique de la société d’investissement BrokerKreditServis, Maxime Cheïne. Les opérateurs du marché n’ont aucune raison de renoncer aux contacts directs avec les consommateurs, à son avis. "De même, il est fort douteux que les négociations à RTS puissent intéresser des étrangers qui ont l’habitude d’acheter du pétrole sur les places mondiales traditionnelles", a encore estimé le spécialiste.

Le directeur du service analytique du groupe financier Megatrustoil, Alexandre Razouvaïev, se dit, lui aussi, sceptique sur cette initiative boursière. "La qualité de la marque Urals et son prestige seront améliorés lorsqu’on aura cessé de verser du pétrole du Tatarstan et du Bachkortostan dans la canalisation commune. Quant au prix des produits pétroliers, il s’abaissera lorsque l’imposition des compagnies pétrolières aura cessé d’être dépendante de la conjoncture mondiale. Il est douteux que la bourse du pétrole soit capable de régler ces problèmes", a-t-il déclaré.

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)