Le groupe de Bilderberg a tenu sa réunion annuelle du 8 au 11 juin 2006 dans un grand hôtel près d’Ottawa (Canada). Ce club pas comme les autres a été dréé en 1954 en marge de l’OTAN pour servir de forum euro-états-unien. Un bureau permanent présidé par l’aristocrate belge Étienne Davignon (par ailleurs vice-président de Suez-Tractebel) détermine l’ordre du jour et choisit les invités. Au cours des ans, le Groupe de Bilderberg est devenu le passage obligé de tout leader européen, en matière politique, économique ou médiatique, pour obtenir le soutien de l’OTAN à sa carrière.

C’est tout à fait à tort que certains auteurs ont cru voir dans le Groupe de Bilderberg un lieu de décision. En réalité, c’est le lieu par excellence de cooptation des élites transatlantiques, le cœur d’un système de reconnaissance et d’allégeance.

Selon le communiqué distribué à la presse, 130 personnes participaient à la réunion d’Ottawa. L’ordre du jour comprenait les relations transatlantiques, l’énergie, la Russie, l’Iran, le proche-Orient, l’Asie, le terrorisme et l’immigration.

Les Français présents étaient : Michel Barnier (ancien ministre, vice-président des laboratoires mérieux) ; le professeur Albert Bressand ; Henri de Castre (Pdg du groupe d’assurances AXA) ; Bertrand Collomb (Pdg du cimentier Lafarge) ; Richard Descoing (directeur de l’Institut d’études politiques de Paris) ; Patrick Devedjian (député) : Yves de Kerdrel (éditorialiste au Figaro) ; Anne Lauvergeon (Pdg du groupe d’énergie nucléaire Areva) Thierry de Montbrial (président de l’Institut français des relations internationales) ; François Pinault (directeur du groupe Artemis) et Olivier Roy (orientaliste).

Les Belges étaient représentés, outre par Étienne Davignon déjà cité, par le patron de presse allemand Hubert Burda qui rédide dans le royaume ; Pierre Golschmidt (ancien patron de Synatom passé à la Fondation Carnegie) ; Jean-Pierre Hansen (Pdg de Suez-Tractebel et à ce titre patron de Davignon) ; le banquier Maurice Lipens (Pdg de Fortis et à ce titre partenaire de Davignon).

Pour les Suisses, on notait uniquement la présence de Jacques Algrain (Pdg de Swiss Re) et d’André Kudelski (Pdg du groupe éponyme de sécurité électronique).

Dérogeant aux habitudes, trois invités représentaient le Proche-Orient. Le professeur Ziad Abu Amr pour l’Autorité palestinienne et le général Eival Giladi pour Israël devaient présenter leur point de vue sur le refoulement du Hamas et l’entrée d’Israël dans l’OTAN. Tandis qu’Ahmad Chalabi devait présenter son programme pour le nouveau gouvernement irakien.

(Illustration : Hôtel Brookstreet, Ottawa)