Dimanche prochain aura lieu la commémoration du 60ième anniversaire du débarquement en Normandie qui a amorcé la libération de la plus grande partie de l’Europe occidentale. George W. Bush et Tony Blair seront présents, John Howard aura un rôle mineur et la France sera bien évidemment présente et représentée par Jacques Chirac.
Au moment où le mantra « donnons une chance à la paix » prévaut à nouveau, il faut nous souvenir que le régime d’Adolf Hitler a été renversé par une force militaire, que les organisations internationales n’ont rien fait pour troubler le Reich et que malgré les tentatives de relecture de l’Histoire de De Gaulle, la France n’a joué qu’un petit rôle dans la libération de 1944.
La présence de nombreux dirigeants mondiaux permettra d’organiser lors des commémorations des discussions sur l’Irak, un sujet sur lequel les tensions entre Chirac et Bush demeurent. Au début de 2003, la France pensait que l’Irak avait des armes de destruction massive, mais elle refusa de soutenir la position de Bush et Blair laissant croire à Bagdad que l’Irak avait peu à craindre d’une intervention et qu’il pouvait continuer à ne pas respecter les résolutions de l’ONU. Aujourd’hui, face aux difficultés en Irak, la France a adopté une attitude « nous vous l’avions bien dit », mais les commémorations du 6 juin 1944 doivent nous rappeler que lors du siècle passé, la France a beaucoup parlé et peu agi.
En 1918, les Allemands ont avant tout été vaincus par les armées du Commonwealth. En 1940, la France a été vaincue par l’Allemagne et a collaboré avec les nazis, contribuant à la déportation des juifs. Le degré de collaboration n’a été révélé que dans les années 70 grâce aux travaux d’historiens américains. La France fut ensuite vaincue au Vietnam et en Algérie. La fin du colonialisme français a entraîné une très mauvaise intégration des musulmans d’Afrique du Nord et la constitution de zones de non-droits ainsi qu’un mélange entre l’antisémitisme de l’Afrique du Nord et la vieille tradition antisémite française. Il faut ajouter à cela une économie extrêmement verrouillée et des actions unilatérales quand cela arrange Paris comme au Rwanda (du mauvais côté de la guerre civile), en Côte d’Ivoire ou en Nouvelle-Zélande (rappelez vous du Rainbow Warrior).
Il faut souhaiter que la commémoration du débarquement enseigne la modestie à la France.
« On D-day, France has no right to lecture », par Gerard Henderson, The Age, 31 mai 2004.
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