Le Conseil de la Douma (chambre basse du parlement russe) examinera aujourd’hui les amendements à la loi "Sur la lutte contre l’activité extrémiste" qui multiplient les indices de l’activité extrémiste et qui permettent, en fait, de qualifier d’extrémistes tous les adversaires du pouvoir actuel, indique le quotidien Kommersant.

En combinaison avec la proposition déjà soumise au parlement d’interdire la participation aux élections aux candidats convaincus d’extrémisme, la nouvelle initiative permettra au Kremlin de nettoyer entièrement l’espace politique avant les prochaines élections fédérales, en le débarrassant des partis, hommes politiques et médias non conformistes.

Alexeï Venediktov, rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou : ces amendements tels qu’ils se présentent ne seront pas adoptés, sinon ils seront contestés à la Cour constitutionnelle, et ensuite à la Cour européenne. Les membres de l’administration présidentielle doivent être lucides, sinon il ne reste qu’à introduire un article sur la propagande antirusse et réprouver n’importe quoi conformément à cet article.

Vadim Prokhorov, juriste du SPS (Union des forces de droite) : il s’agit de lois sur la protection du monarque. Conformément à ces normes stupides, le chef de l’administration présidentielle Vladislav Sourkov et ses compagnons vont décider de qui peut être admis aux élections et qui ne le mérite pas. D’ailleurs, cela existe déjà, mais c’est douteux du point de vue de la loi. Quant aux amendements, ils légalisent la possibilité de ne pas admettre aux élections pour n’importe quel prétexte, pour des raisons inventées. A présent, seuls ceux qui vantent Vladimir Poutine peuvent se sentir en sécurité.

Viktor Pokhmelkine, député indépendant de la Douma : contrôlant tous les médias principaux et bénéficiant du soutien incontestable de la société, le pouvoir craint une concurrence politique honnête. C’est la manifestation d’une lâcheté politique.

Alexandre Prokhanov, rédacteur en chef du quotidien Demain : cette initiative émane d’un groupement de députés rassasiés qui essaie de plaire au pouvoir. L’opposition n’existera plus. Dans le lac vide de l’opposition, il n’y aura plus de crocodiles, il n’y aura que des têtards.

Irina Khakamada, leader de la fondation Notre choix : tant que le peuple se taira, le pouvoir interdira tout. Qualifier d’extrémistes les mots d’ordre désagréables pour le pouvoir, c’est une farce !

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)