Le prisonier yéménite qui s’est suicidé il y a 10 jours au pénitencier états-unien de Guantanamo Bay, Cuba, avait reçu l’assistance d’un avocat qui devait s’entretenir avec lui en Août. Mais personne ne le lui avait dit..

L’un des suicidés saoudiens, Mani Shaman al Utaybi, agé de 30 ans, devait quitter Guantanamo sous peu pour être transféré dans un prison en Arabie Saoudite et probablement libéré, mais il n’avait jamais été informé de cette décision prise par ses geoliers.

Alors que le Pentagone refusait jusqu’à hier de donner des informations sur la rapatriement des corps des trois suicidés, leurs avocats posaient ouvertement la question de savoir si leur isolation et l’absence d’informations sur leur cas avait directement contribué à leur geste désespéré.

« Nous avons découvert que Ali Abdullah Ahmed n’avait jamais été informé qu’il avait un avocat qui était prêt à se charger de sa défense. Nous n’avons jamais pu le contacter pour l’en aviser, » explique maître Dave Engelhardt, avocat à Washington, D.C., qui a déposé plainte en habeas corpus pour son client mort.

« S’il avait su que quelqu’un était prêt à s’occuper de son cas, s’il avait pu suivre la progression de nos efforts pour obtenir des conditions de représentation légale équitable et conformes à la loi, peut-être qu’il n’aurait pas perdu espoir au point de se tuer." »

« Guantanamo detainees unaware of defense lawyers », par Carol Rosenberg, Knight Ridder Newspapers, États-Unis, 18 juin 2006.