Gazprom et Royal Dutch Shell mènent des pourparlers sur la construction d’une usine de transformation du gaz en combustible liquide d’un rendement de 12 milliards de mètres cubes de gaz par an (environ 6 millions de tonnes de gasoil) dans le district autonome des Iamalo-Nénets, écrit le quotidien Vedomosti.
Cette technologie (Gas to Liquid, GTL), tout à fait nouvelle pour la Russie, aidera le monopole à régler le problème de l’utilisation du gaz à faible pression des gisements en voie d’épuisement. La mise en oeuvre du projet pourrait coûter aux investisseurs 7 à 8 milliards de dollars.
Shell construit au Qatar pour 5 milliards de dollars une usine analogue (d’un rendement de 140.000 barils par jour) qui doit être mise en service en 2008.
Selon un responsable du bureau de Shell à Moscou, les compagnies mènent depuis quelques mois des pourparlers sur l’opportunité de ce projet, afin de déterminer s’il est rentable de le développer en Russie.
Un représentant du bureau de Londres de la troisième compagnie pétrogazière au monde reste cependant prudent. Selon lui, il n’est pas encore question de la construction, on est en train d’étudier cette possibilité avec Gazprom, bien qu’une alliance de deux corporations aussi fortes puisse donner des « résultats brillants ».
Valeri Nesterov, analyste de Troïka Dialog, estime que la technologie GTL est très prometteuse pour les gisements de gaz éloignés et non branchés au système de transport du gaz. Il y a quelques années, Ioukos prévoyait de l’utiliser dans ses gisements de Sibérie orientale.
Cette technologie sera également très utile pour Gazprom, estime l’expert. « L’extraction du gaz à faible pression des immenses gisements qui se sont déjà épuisés pose un difficile problème à la compagnie, explique Valeri Nesterov. L’élévation de sa pression à un niveau permettant son transport à de grandes distances entraîne des dépenses trop grandes. Par conséquent, la transformation de ce gaz sur place serait une bonne solution du problème ».
Selon l’estimation de l’expert, rien que la construction d’une telle usine pourrait revenir à 3,3 milliards de dollars et il faudra investir encore autant dans l’infrastructure.
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