La coopération russo-chinoise dans le domaine du pétrole et du gaz prend de l’ampleur et acquiert de nouvelles formes et orientations, a déclaré à Pékin, Vladimir Portiakov, vice-directeur de l’Institut de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie, au Forum sino-russe sur les problèmes des sciences sociales.

Il a cité en tant qu’exemple de coopération ascendante celle qui s’est établie entre la compagnie pétrolière Rosneft et la corporation chinoise Sinopec qui ont l’intention de procéder à la prospection du bloc de Veninsky dans le cadre du projet Sakhaline-3. « La prospection du bloc de Veninsky est le premier de nombreux projets communs prévus avec les Chinois », a fait remarquer le chercheur.

En ce qui concerne la coopération dans le secteur du gaz, il a souligné qu’une "percée potentielle importante" avait été effectuée en mars dernier dans ce domaine.

Il a rappelé la signature d’un protocole sur les livraisons de gaz naturel russe à la RPC, dans le cadre duquel deux itinéraires (est et ouest) de livraison du gaz à la Chine ont été définis. Le début des livraisons est prévu pour 2011, le volume annuel sera de 68 milliards de mètres cubes.

« N’oublions pas non plus l’idée de livrer du gaz du gisement de Kovykta en Asie du Nord-Est, sur quoi insiste le principal propriétaire actuel du gisement, la compagnie TNK-BP », a ajouté M. Portiakov.

La Russie occupe une place très importante dans la stratégie chinoise des relations économiques extérieures en tant que grand fournisseur d’hydrocarbures et de matières premières, a-t-il indiqué. Selon lui, la Chine estime que la réception de quantités toujours croissantes de pétrole en provenance de Russie "« lui permettrait d’atténuer la tension de la situation intérieure dans le domaine du pétrole et assurerait la diversification des sources d’importation de pétrole par la Chine »".

« En ce qui concerne l’exploitation des ressources forestières, l’importation de bois en provenance de Russie assure à la Chine plus de 50% de sa demande intérieure », a-t-il en outre précisé.

« Pékin estime que la coopération dans le domaine de l’agriculture lui permettra de régler graduellement le problème du manque de terres arables et de ressources aquatiques en Chine, grâce à une production en territoire russe », a poursuivi l’expert.

Tout en constatant une diminution des livraisons à la Chine de machines et de biens d’équipement russes, Vladimir Portiakov s’est cependant déclaré certain que, dans certains secteurs, la perspective de livraisons stables de matériel russe sur le marché chinois n’était nullement dépassée. Il a cité entre autres les livraisons à la Chine de navires militaires russes, le contrat de vente d’avions de transport militaires Il-76, et les livraisons d’équipements pour les centrales nucléaires, thermiques et hydrauliques

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)