Le ministre des affaires étrangères Walid al-Moallem a affirmé que la Syrie était dans le collimateur à cause de ses positions à l’égard de l’hégémonie et des ingérences étrangères, soulignant que parmi les mesures hostiles à la Syrie et à son peuple, les sanctions unilatérales imposées par l’administration américaine à la Syrie sont en contradiction avec les principes du droit international, de la charte onusienne et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).

Dans une allocution prononcée devant la conférence ministérielle de l’OCI qui se tient actuellement à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, M. al-Moallem a indiqué que depuis les événements du 11 septembre 2001, le monde n’a pas cessé d’assister à une exploitation flagrante de ces attaques visant à servir les intérêts de la politique d’hégémonie américaine. Les Etats-Unis utilisent le prétexte de la lutte contre le terrorisme et lient celui-ci à l’islam, sans faire de distinction entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à résister à l’occupant, et sans s’attaquer aux racines réelles du terrorisme international, c’est-à-dire la pauvreté, l’exclusion, l’occupation et l’injustice.

« La guerre contre l’Irak et l’Afghanistan et ses retombées extrêmement néfastes pour l’ensemble de la région du Moyen-Orient, les tensions et les troubles, ont coïncidé avec l’arrêt du processus de paix au Moyen-Orient, l’accélération de la guerre génocidaire que mène Israël contre le peuple palestinien, sa direction et son gouvernement, en ignorant complètement les résolutions du droit international et l’initiative de paix arabe », a-t-il ajouté.

Le ministre a d’autre part appelé tous les chefs palestiniens à œuvrer pour faire réussir le dialogue national afin de renforcer l’unité nationale palestinienne, car selon lui, la situation est dangereuse pour le peuple palestinien et sa juste cause.

Il a en outre réaffirmé le soutien de la Syrie aux aspirations du peuple irakien à réaliser une réconciliation nationale par le biais de la conférence d’entente et de réconciliation, qui se tiendra prochainement à Bagdad avec la participation de l’ensemble des courants politiques irakiens.

« La Syrie aspire à œuvrer pour accroître la coordination et la coopération dans tous les domaines avec le gouvernement irakien élu, afin de permettre la réalisation des objectifs des deux pays et des deux peuples frères », a-t-il assuré.

« Les pressions internationales auxquelles est soumise la république islamique iranienne en raison de son programme nucléaire pacifique, prouvent une nouvelle fois le mépris de la justice et la politique du deux poids deux mesures que prônent les milieux occidentaux qui influencent les décisions internationales à l’égard de notre région, ignorant sciemment la réalité du danger représenté par l’arsenal nucléaire israélien pour la sécurité et la stabilité de la région », a-t-il poursuivi, soulignant « le soutien de la Syrie au droit de l’Iran à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, conformément aux normes du Traité de non-prolifération des armes nucléaires et au droit des pays de la région à recevoir les garanties nécessaires dans ce contexte », tout en réitérant « la demande de la Syrie d’établir une région dépourvue d’armes de destruction massives au Moyen-Orient ».

M. al-Moallem a exprimé la compassion de la Syrie pour les pays musulmans qui ont été exposés à des calamités naturelles et aux tremblements de terre, comme l’Indonésie, le Pakistan et l’Iran, indiquant « nous sommes convaincus que la solidarité entre les pays de l’OCI et certaines institutions financières sont susceptibles d’atténuer l’ampleur des effets de ces catastrophes destructrices ».

« Nous ressentons l’importance de notre responsabilité pour promouvoir les relations entre nos différents pays à tous les niveaux, et atteindre un degré élevé de partenariat réel. Il est de notre devoir de transformer les pressions exercées sur nous en une impulsion positive, afin de réactiver et renforcer notre coopération, et développer le commerce entre nos pays et avec les autres blocs dans le monde », a renchéri M. al-Moallem.

A la fin de son intervention, M. al-Moallem a souligné « le désistement de la Syrie comme siège de la 25ème et prochaine conférence ministérielle au profit du Pakistan, dans l’espoir que l’accueil de la 26ème conférence lui revienne de droit, et ait ainsi lieu à Damas en 2009 ».

Source
SANA (Syrie)