Le 20 juin, le comité international du Conseil de la Fédération s’est penché sur le sort des diplomates russes enlevés en Irak le 3 juin. Sergueï Mironov s’est déclaré opposé à des négociations avec les terroristes et a catégoriquement exclu toute concession aux ravisseurs.

Telle a été la réaction du président de la chambre haute du parlement au communiqué publié la veille sur Internet par le groupe « Moudjahidine Medjlis el-Choura » (« Conseil des modjaheds »), dans lequel celui-ci revendique l’enlèvement des quatre diplomates en Irak.

Le même jour, le président du comité de la Douma (chambre basse du parlement), Leonide Sloutski, a annoncé que les employés de l’ambassade de Russie en Irak étaient en vie. « Je possède des informations dans ce sens », a dit le parlementaire qui mardi commentait pour la presse les conditions émises par le groupe irakien pour la libération des otages.

Le député n’a pas indiqué d’où il tenait cette information concernant les Russes. « Les revendications ne peuvent pas être satisfaites. Il faut vérifier cette information, mais si elle se confirmait, il faudrait entamer des pourparlers », a dit Leonide Sloutski.

Au ministère russe des Affaires étrangères on s’est refusé à commenter les propos du parlementaire. « Nous ne disposons pas de données nouvelles concernant le sort des diplomates russes », a déclaré à RIA Novosti un employé du département de l’information et de la presse de la place Smolenskaïa.

A propos, avant la publication du communiqué du « Conseil des modjaheds » certaines sources pensaient que le rapt était l’oeuvre de groupes liés à Al-Qaida. Il y avait aussi d’autres points de vue.

Jala al-Machta, conseiller du président irakien, a déclaré à la BBC que, selon lui, des « éléments de l’ancien régime de Saddam » ou des gens "âpres au gain" pourraient être impliqués dans l’enlèvement.

Dans une interview accordée à la BBC, David Sutter, de la Hoover Institution à Washington, avait déclaré que selon lui il s’agissait d’un crime crapuleux. « Il est peu probable que les ravisseurs émettent des revendications politiques à la Russie », avait-il indiqué.

D’après l’ancien ambassadeur d’Irak à Moscou, Abbas Khalaf, l’enlèvement des Russes aurait été commis par les troupes américaines.

Dans le même temps le président du comité international de la Douma, Konstantin Kossatchev, a déclaré qu’il émettait des doutes quant à la fiabilité de l’information sur l’implication du groupe dans l’enlèvement. « Je n’y crois pas beaucoup parce que cette organisation extrémiste avait déjà à plusieurs reprises revendiqué sa participation à des actions analogues, ce qui ne s’était pas confirmé par la suite, a-t-il dit en admettant quand même que toutes les informations sans exception devaient faire l’objet d’une vérification poussée, ce qui est d’ailleurs fait ».

La « piste iranienne » a également été évoquée. À l’heure actuelle seul l’Iran est en mesure d’exercer une influence notable sur la situation en Irak. Téhéran pourrait annoncer haut et fort que « grâce aux efforts colossaux appliqués par la diplomatie iranienne les Russes enlevés ont été libérés » et ensuite les remettre avec force publicité à la partie russe.

Rappelons que le 3 juin une voiture transportant des Russes avait été mitraillée par des inconnus dans le quartier El-Mansour à Bagdad, à 400 mètres de l’ambassade de Russie. Un membre de la garde de l’ambassade avait été tué. Quatre employés de la mission diplomatique, dont le troisième secrétaire, avaient été enlevés. Depuis on est sans nouvelles d’eux.

Dossier préparé par la rédaction du site Internet www.rian.ru sur la base de dépêches de RIA Novosti et à partir d’autres sources.

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)