Après les pogroms de la Nuit de Cristal, en novembre 1938, de nombreux juifs allemands décident de quitter le pays. Mais l’émigration est difficile et chère, de plus les pays tel que les États-Unis n’attribuent les visas qu’au compte-goutte. Pour des centaines de juifs, le « Saint-Louis » qui fait la liaison Hambourg-Cuba représente le dernier espoir. Le 13 mai, le paquebot appareille avec à son bord un millier de juifs, dont certains sortent des premiers camps de concentration. Arrivé à Cuba, le bateau se voit interdire l’accès par l’administration de Batista qui, sous l’influence de la propagande nazie considère les réfugiés comme des criminels évadés, et réclame 500.000 dollars de taxes d’immigration. Le « Saint-Louis » rallie alors la Floride. Là aussi, le 6 juin 1939, on lui refuse l’accès. Le navire est encerclé par les vedettes de la police. Certains passagers tentent de se suicider en s’ouvrant les veines. Finalement, le 9 juin, le paquebot retourne en Europe avec ses passagers. Certains réussiront à débarquer avant l’arrivée à Hambourg, mais la majorité sera à nouveau livrée aux nazis.