En dépit des attentats commis par des terroristes, saddamistes ou étrangers, l’espoir d’un nouvel Irak protégeant la liberté par la démocratie et le respect de la loi, reste en marche. Cette vision est ce que les ennemis du nouvel Irak craignent le plus. C’est ce que démontre un courrier signé Zarkaoui que nous avons intercepté et qui décrivait la situation en Irak pour ses amis en Afghanistan. On pouvait y lire qu’une démocratisation qui s’accompagnerait de la constitution d’une force de sécurité irakienne provoquerait l’étouffement des terroristes.
La démocratisation de l’Irak passe par un plan en cinq étapes qui a été défini par George W. Bush. La première phase sera effective le 30 juin quand l’Autorité provisoire de la Coalition transmettra le pouvoir à un nouveau gouvernement. Ce nouveau gouvernement ne sera pas une réplique de l’ancien Conseil de gouvernement irakien puisque sur les 26 membres de ce dernier, seuls quatre seront conservés dans le nouveau. Après sa prise de fonction, les États-Unis seront représentés en Irak par John Negroponte.
La sécurité est la fondation de la victoire en Irak et la seconde phase du plan prévoit que les Irakiens deviennent la clé de la sécurité dans leur pays. Ils doivent prendre les commandes de la sécurité de leur pays car ils le connaissent bien et ils seront donc plus efficaces. Les forces irakiennes regroupent 200 000 hommes qui ont déjà enregistré des succès notables, mais leur formation n’est pas terminée et il faut encore continuer à les équiper. Notre objectif est que ces troupes acquièrent vite de nouvelles responsabilités. L’une des premières tâches du nouveau ministère de la Défense irakien sera de constituer une nouvelle chaîne de commandement pour encadrer des troupes irakiennes de plus en plus nombreuses. De plus en plus d’Irakiens sentent qu’ils peuvent faire confiance à leurs forces de sécurité et de plus en plus d’Irakiens s’engagent pour défendre leur pays malgré les risques.
La troisième étape est la reconstruction des infrastructures civiles. Déjà, la majorité des ministères irakiens attachés à cette reconstruction sont sous contrôle irakien et les infrastructures sont développées grâce à une combinaison des ressources existantes et des ressources pétrolières. Aujourd’hui, l’économie irakienne est sur la voie de la reconstruction. Cet été nous dépasserons la production d’électricité qui existait avant la guerre. Toutefois, avec la croissance économique, la demande électrique augmente et les installations sont parmi les cibles prioritaires de nos ennemis, avec les installations pétrolières. Aujourd’hui, cette dernière production augmente également. Les revenus dégagés permettent des campagnes de vaccinations et des constructions d’école au lieu d’acheter des armes comme sous Saddam Hussein.
La quatrième étape consiste à internationaliser le soutien à la démocratisation de l’Irak et c’est dans ce sens que va la résolution adoptée hier à l’ONU. En outre, 31 nations, en plus des États-Unis et de l’Irak, ont des troupes qui combattent bravement pour un Irak libre.
La cinquième étape est la constitution d’un gouvernement irakien représentatif. À la fin de l’année 2005, les Irakiens voteront une nouvelle constitution. C’est ce que nos ennemis veulent empêcher à tout prix, mais nous y parviendrons car rien n’est plus important pour la sécurité mondiale que de vaincre les forces du Mal en renforçant la liberté.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« The Road Map for A Sovereign Iraq », par Paul Wolfowitz, Wall Street Journal, 9 juin 2004.