Avec un tiers du gouvernement du Hamas en prison, l’escalade des relations israélo-palestiniennes va au-delà de la confrontation militaire. Une question fondamentale émerge : un gouvernement palestinien qui tire son autorité d’un accord avec Israël peut-il rester en place s’il est dirigé par une organisation qui demande la destruction d’Israël ? L’enlèvement d’un soldat israélien et l’enlèvement puis le meurtre d’un civil israélien de 18 ans mettent en lumière cette question qui hante la relation israélo-palestinienne depuis la victoire électorale du Hamas.
La communauté internationale a posé trois conditions au Hamas : il doit reconnaître Israël, cesser toute action terroriste et accepter les accords passés signés par l’Autorité palestinienne. Cela semble des demandes raisonnables mais pour le Hamas, on s’attaque à sa raison d’être. Il a donc rejeté ces conditions. Dans le même temps, Mahmoud Abbas a tenté de faire adopter un ambiguë « document des prisonniers ». Ce texte reconnaît tacitement le droit à l’existence d’Israël mais cela n’apparaît pas explicitement. Au contraire, le texte légitime les attaques contre les civils en Cisjordanie.
La croyance messianique des États-Unis dans les élections n’a fait que donner plus de légitimité au Hamas. Ce parti, comme les partis fascistes et communistes avant lui, utilise les élections comme un moyen politique mais il ne respecte pas les valeurs démocratiques. La violence actuelle va peut-être faire chuter le gouvernement du Hamas mais d’un autre côté, la négociation pourrait mettre fin aux tirs de roquettes et permettre la libération du soldat Shalit. Historiquement, les Palestiniens ont toujours refusé les compromis.
La crise actuelle est un grand test pour Olmert, mais plus encore pour les Palestiniens qui vont enfin devoir faire un choix.

Source
Daily Star (Liban)
Korea Herald (Corée du Sud)

« What future for Hamas after Israel’s actions in Gaza ? », par Shlomo Avineri, Daily Star, 3 juillet 2003.
« Can Hamas stay in power ? », Korea Herald, 4 juillet 2006.