Invité du G8, le président sud-africain Thabo Mbeki note dans le Washington Post qu’il y sera accueilli en mendiant. Les Occidentaux sont prêts à aider l’Afrique, mais pas à renoncer à l’exploiter. Ils continuent à l’aborder de manière paternaliste et n’imaginent pas que les Africains puissent réussir quoi que ce soit par eux-mêmes. Il reste à leur monter qu’ils se trompent.

Le prince Bandar, ambassadeur saoudien aux États-Unis, s’est longuement exprimé dans Al Watan sur la guerre qui oppose les Séoud à des confréries religieuses. Dans sa tribune, partiellement reprise par Gulf News, il établit un parallèle avec la guerre civile de 1929 et conclut qu’il faut agir vite et sans pitié.

Michael O’Hanlon de la Brookings Institution tente de démontrer dans l’International Herald Tribune que le retrait des troupes états-uniennes, jusqu’à présent stationnées sur la ligne de démarcation entre les deux Corées, n’est pas dirigé contre Séoul. Il s’agirait d’une mesure purement technique permettant de dégager du personnel pour le transférer en Irak. Elle ne changerait rien en termes de sécurité car ces troupes seraient remplacées par des équipements high-tech. Par cet argumentaire, O’Hanlon reconnaît implicitement que l’épouvantail qu’a longtemps été l’armée nord-coréenne ne fait plus le poids face à son voisin du Sud.

Max Boot se gausse dans le Los Angeles Times de ceux qui critiquèrent jadis Ronald Reagan et s’en prennent aujourd’hui à George W. Bush. Les deux hommes ont tous les torts aux yeux des intellectuels. Pourtant les critiques n’ont pas empêché Reagan de devenir le président le plus populaire, et elles sont de bonne augure pour présager de la popularité à venir de Bush.
Tout aussi prévisible, Larry Diamond de la NED/CIA se désole dans le Los Angeles Times des erreurs commises en Irak qui retardent l’installation de la démocratie. On retrouve sous sa plume l’argumentaire que développent partout dans le monde les « messagers de l’Amérique » : la libération de l’Irak était nécessaire, les forces US se sont mal comportées, raison de plus pour les aider à faire mieux dans l’intérêt de tous. Cette présentation des choses vise à écarter toute réflexion sur les mobiles de l’intervention et sur la prétendue bonne volonté états-unienne.

Enfin, Donald P. Gregg, ancien conseiller de sécurité de Bush père, s’indigne dans le New York Times des recommandations du cabinet de Bush fils préconisant l’usage de la torture à la suite de la publication d’un mémo secret. Il considère que ces pratiques ont cours en Afghanistan, à Guantanamo et en Irak, et que le dommage qu’elles causent aux États-Unis est considérable. Il faudra des décennies avant que Washington ne retrouve son honneur. On notera que cette tribune ne fait pas mention des centres de détention de la CIA et présente une image d’une agence qui a depuis longtemps fait un trait sur la torture.