De récentes informations révèlent que les avocats de l’administration Bush ont écrit des mémos en 2003 où ils recommandaient de rejeter l’interdiction de la torture (cf. document Pdf, 2 Mo). C’est ce qui aurait permis de perpétrer les horreurs de Guantanamo, d’Afghanistan et d’Irak
Rien ne pouvait avoir un effet plus dévastateur pour le prestige des États-Unis que ces révélations. Demandez donc aux Français qui essayent toujours de laver leur honneur après l’usage délibéré de la torture en Algérie. Ces pratiques avaient permis aux Français de remporter la bataille d’Alger, mais cela leur avait fait perdre l’Algérie. En 1951, mes instructeurs de la CIA me disaient que contre les communistes il fallait combattre le feu par le feu et quand j’avais objecté que cela nous faisait perdre ce pour quoi nous nous battions et nous faisait ressembler aux communistes, on m’avait ordonné de me taire.
Toutefois, l’agence a interdit la torture au Vietnam et j’ai appris de mon expérience sur place que l’on peut obtenir des renseignements importants en traitant humainement les prisonniers. La seule fois dans ma carrière où j’ai désobéi aux ordres de l’agence est d’ailleurs quand j’ai protesté auprès du président de Corée du Sud, en 1973, pour la conduite de ses services de renseignement contre ses opposants. Une semaine plus tard, le puissant dirigeant des services de renseignement coréens était limogé et remplacé par un ancien ministre de la Justice dont la première action fut d’interdire la torture.
J’ai raconté cette dernière histoire à des agents de la CIA durant une conférence et j’ai par la suite reçu une lettre de félicitation. Elle était signée George Tenet.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Fight Fire With Compassion », par Donald P. Gregg, New York Times, 10 juin 2004.