Le président Bush s’est associé à d’autres dirigeants pour soutenir la décision du secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, d’envoyer une équipe onusienne au Proche-Orient. Elle aura pour mission de tenter de désamorcer la crise dans la région et de chercher à obtenir la libération des soldats israéliens capturés.

Le président Bush s’est entretenu avec le premier ministre britannique Tony Blair et le président français Jacques Chirac en marge du Sommet du G8 qui s’est déroulé à Saint-Pétersbourg, en Russie. L’escalade de la violence au Proche-Orient s’est imposée à l’ordre du jour de ce sommet.

Lors de son entretien avec M. Blair, M. Bush a déclaré que les États-Unis restaient en contact avec le gouvernement israélien et a rappelé que toutes les nations souveraines « avaient le droit de se défendre contre des attaques terroristes ». Il a cependant exhorté à la retenue, affirmant qu’Israël devait « être consciente des conséquences » de ses actions, particulièrement des risques de nuire à des civils innocents et d’endommager la « fragile démocratie » libanaise.

Les dirigeants des pays du G8 - l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie - ont ensuite publié une déclaration commune dans laquelle ils expriment leur soutien à l’envoi d’une mission de l’ONU dans la région. Ils demandent également à Israël de faire preuve de la plus grande retenue lorsqu’il s’agit de prendre des mesures pour se défendre, et réaffirment le droit du gouvernement libanais « d’affirmer son autorité souveraine sur l’ensemble de son territoire » conformément à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils encouragent également le dialogue entre les autorités israéliennes et libanaises.

M. Bush a affirmé que l’actuelle crise montrait clairement pourquoi la paix au Proche-Orient était encore difficile à atteindre.

Il a décrit le Hezbollah et ses liens avec la Syrie et l’Iran comme « cause première de l’instabilité au Proche-Orient », et affirmé que la communauté internationale devait se pencher sur ce problème, faute de quoi les conflits se succéderaient, entrecoupés de périodes de calme apparent.

Lors de son entretien avec Jacques Chirac, M. Bush a déclaré que la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU était une claire déclaration de principe qui exprimait également l’inquiétude de la communauté internationale au sujet de la démocratie libanaise. Il a réclamé la mise en œuvre complète de cette résolution, y compris le désarmement du Hezbollah.

Le président Chirac a demandé à toutes les parties impliquées dans le conflit de faire preuve de modération de façon à mettre en place les conditions propices à un cessez-le-feu durable. Il a également indiqué que le président Bush et lui partageaient les mêmes sentiments en ce qui concerne les questions en jeu et les difficultés auxquelles se heurte la population civile de la région.

Il a insisté sur le caractère « capital » de la mise en œuvre de la résolution 1559 de l’ONU.

À la suite des propos du président Bush, la secrétaire d’État, Mme Condoleezza Rice, a indiqué lors d’une conférence de presse, le 16 juillet, que les trois chefs d’État « voyaient la situation de la même façon », qu’ils travaillaient de concert, et qu’ils se penchaient sur les moyens de débloquer la situation.

La résolution 1559 de l’ONU, la feuille de route du président Bush pour la paix au Moyen-Orient et le travail accompli pour faciliter le désengagement d’Israël de Gaza, a-t-elle dit, « fournissent un cadre international qui ouvre une voie politique pour aller de l’avant, de façon que lorsque la violence cessera, ce sera pour de bon », et il sera alors possible d’appliquer des solutions politiques au conflit israélo-palestinien, notamment celle qui repose sur deux États vivant côte à côte et en paix.

Mme Rice a défendu le droit d’Israël de se défendre contre le terrorisme et de prendre des mesures préventives contre des attaques terroristes. Elle a cependant émis l’espoir que le gouvernement du premier ministre Ehud Olmert ferait preuve de retenue dans ses opérations de façon que d’innocents civils ne souffrent pas et que ses actions n’affaiblissent pas le gouvernement du Liban.

Selon Mme Rice, il n’est pas suffisant de simplement mettre fin à la violence et de revenir à la situation qui prévalait précédemment. Elle a fait valoir que si le Hezbollah et le Hamas continuent à pouvoir tirer des missiles sur Israël, si on n’obtient « aucun changement » dans l’appui politique à la résolution 1559 et à la politique de modération du président palestinien Mahmoud Abbas, et si la Syrie et l’Iran continuent à pouvoir serrer la vis quand bon leur semble, on n’aura guère avancé.

Les extrémistes, a-t-elle déclaré à la chaîne américaine CBS, « sont décidés à entraver tout progrès vers une solution à deux États. Ils sont résolus à priver le peuple libanais de souveraineté et de démocratie. Et nous sommes également résolus à isoler et à mettre en échec ces éléments extrémistes. »

Source
États-Unis (Department of State)