Pour Andrés Manuel López Obrador il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’il échappe aux deux principales difficultés rencontrées par Al Gore en 2000 : il ne cherche pas à remettre en cause le résultat d’une circonscription dont le gouverneur est le frère de son adversaire et où le responsable du vote participe à la campagne adverse. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il ne doit pas contester 2 000, mais 200 000 bulletins.
M. Lopez Obrador doit immédiatement prendre des mesures pour mobiliser ses militants, demander un recompte et ne jamais admettre qu’il est possible que son adversaire ait reçu plus de voix que lui. Bref, il doit faire ce qu’Al Gore n’a pas fait. La campagne de M. Gore en faveur du recompte des voix avait été digne, raisonnable et responsable… et sans succès. Ce que doit faire Lopez Obrador, c’est ce que George W. Bush a fait : de l’activisme.
M. Calderon, pour sa part, devrait accepter le recompte et se montrer digne. Il perdra peut-être en agissant ainsi, mais s’il est élu sans recompte, il ne disposera d’aucune légitimité.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Don’t Take the High Road », par Ronald Klain, Washington Post, 9 juillet 2006.