La secrétaire d’Etat américaine, Mme Condoleezza Rice, entrevoit une possibilité du règlement du conflit entre Israël et le Hezbollah et pense que le Conseil de sécurité de l’ONU entérinera dans le courant de la semaine une proposition allant dans ce sens.

Le 31 juillet, avant de quitter Jérusalem, Mme Rice a dit aux journalistes : « En nous fondant sur ce que nous avons accompli et sur l’urgence de la situation, nous allons demander au Conseil de sécurité de se prononcer cette semaine sur une proposition de règlement global du conflit en trois parties : un cessez-le-feu, des principes politiques indispensables à une solution durable et l’autorisation de déployer une force internationale pour aider l’armée libanaise à maintenir la paix. »

Ce même jour, lors d’un discours prononcé à Miami (Floride), le président Bush a déclaré que les conditions d’un règlement durable du conflit comprenaient l’extension de l’autorité du gouvernement libanais sur tout le territoire, la mise en place d’une force internationale de stabilisation et la fin du soutien iranien et syrien au Hezbollah.

« Cela rendra possible, a-t-il dit, ce que de nombreuses personnes de par le monde appellent de leurs voeux : la fin des attaques du Hezbollah contre Israël, la libération des soldats israéliens pris en otages par les terroristes, la suspension des opérations d’Israël au Liban et un éventuel retrait des forces israéliennes. »

Pour sa part, Mme Rice a précisé que la mission de la force internationale consisterait à aider les forces armées libanaises à se déployer jusqu’à la Ligne bleue le long de la frontière libano-israélienne, à aider la police à surveiller la frontière libano-syrienne, à soutenir les opérations humanitaires et le retour des personnes déplacées et à créer un environnement propice à l’application de la résolution 1559 et des accords de Taïf. Ces deux documents prévoient le démantèlement de toutes les milices au Liban et l’extension de l’autorité du gouvernement libanais sur tout le territoire du pays.

« La présence de groupes armés, a dit Mme Rice, doit être interdite dans les zones de déploiement de la force internationale » et un « embargo international sur les livraisons d’armes à toute entité autre que le gouvernement du Liban et la force de stabilisation doit être mis en oeuvre ».

Elle a souligné que le Liban devrait désarmer ces groupes avec l’aide de la communauté internationale.

La veille du jour où Mme Rice a tenu ces propos, un raid aérien israélien sur Cana, au Liban, a tué des dizaines de civils, dont de nombreux enfants. La secrétaire d’Etat s’est déclarée profondément attristée à ce sujet et a déploré la mort d’enfants dans les deux camps.

Lors d’entretiens avec des journalistes à bord de l’avion qui la ramenait à Washington, elle a dit qu’il était pénible pour elle de voir la situation dans laquelle le Liban se trouvait aujourd’hui, alors que la Révolution du cèdre, en mars 2005, avait suscité tant d’espoir et que la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies avait forcé la Syrie à retirer ses troupes du Liban.

« Mais, a-t-elle ajouté, je sais ce qui a causé cela. Et je connais les circonstances sous-jacentes liées à la nécessité de faire en sorte que le gouvernement libanais soit puissant, démocratique et en mesure d’étendre son autorité, de reconstituer son armée, de se protéger d’influences étrangères néfastes et (...) de ne pas permettre que son territoire soit utilisé par le Hezbollah pour plonger la région tout entière dans le genre de crise qui a lieu actuellement. »

Elle a demandé à la communauté internationale de soutenir le projet de règlement du conflit au Conseil de sécurité. « Afin qu’un cessez-le-feu ne soit pas simplement des paroles en l’air, la communauté internationale doit être prête à le soutenir, ce que je demande à nos partenaires internationaux de faire cette semaine à New York. »

M. Bush a affirmé que le Hezbollah qui, le 12 juillet, avait lancé une attaque de roquettes contre le nord d’Israël et enlevé deux soldats israéliens, était responsable du déclenchement du conflit.

« L’actuelle crise s’inscrit dans une lutte plus vaste entre les forces de la liberté et celles de la terreur au Moyen-Orient », a-t-il dit, en ajoutant qu’avec la propagation de la démocratie dans la région, les peuples qui l’habitaient auraient un meilleur avenir.

Source
États-Unis (Department of State)