La secrétaire d’État américaine, Mme Condoleezza Rice, a effectué une visite surprise à Beyrouth le 24 juillet, afin d’exprimer le soutien des États-Unis au gouvernement du premier ministre Fouad Siniora et de discuter des besoins humanitaires des Libanais, alors que les hostilités entre les forces armées israéliennes et les militants du Hezbollah se poursuivaient dans le sud du Liban.

Pendant son voyage des États-Unis au Liban, Mme Rice a déclaré aux journalistes que ses récents entretiens avec les responsables israéliens avaient porté sur la situation humanitaire et sur les moyens d’acheminer de l’aide aux populations déplacées par le conflit. « Les États-Unis, a-t-elle dit, sont en train d’essayer d’établir des couloirs humanitaires au Liban afin d’acheminer de l’aide humanitaire aux Libanais. »

Durant sa tournée au Moyen-Orient, Mme Rice s’entretiendra également avec des dirigeants des pays de cette partie du monde. Elle participera en outre, avec des représentants d’autres pays intéressés, à une conférence internationale sur le Liban qui se tiendra à Rome et qui aura pour objectif de rechercher une cessation durable des hostilités. « Nous sommes d’avis, a-t-elle dit, qu’un cessez-le-feu est urgent, mais qu’il est important de réunir les conditions qui lui permettront de durer. »

Mme Rice a affirmé que les accords de Taïf (1989) qui avaient mis fin à la guerre civile au Liban et la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU étaient des bases appropriées sur lesquelles on pouvait fonder la cessation des hostilités. Ces deux documents prévoient le démantèlement de toutes les milices au Liban et l’extension de l’autorité du gouvernement libanais sur l’ensemble du territoire.

Or, le Hezbollah maintient une présence armée dans le pays, particulièrement dans le sud, ainsi que dans la banlieue-sud de Beyrouth et dans la vallée de la Békaa, contrairement aux exigences de ces deux documents. Ce sont une série de tirs de roquettes sur le nord d’Israël et l’enlèvement de deux soldats israéliens le 12 juillet qui ont déclenché les hostilités.

Selon Mme Rice, toute solution à la crise devrait inclure, à l’évidence, « la capacité du gouvernement libanais d’exercer sa souveraineté sur tout son territoire. Les cellules extrémistes et les groupes armés non autorisés ne devraient pas pouvoir utiliser le territoire libanais pour se livrer à des activités illégales et plonger le Liban et la région dans la guerre. »

« Si nous mettons fin aux hostilités pour qu’elles reprennent dans trois semaines ou trois mois (...) ce sera la preuve que nous n’avons rien appris du carnage qu’a déclenché le Hezbollah par ses activités illégales, à savoir l’enlèvement de soldats et le lancement de roquettes », a-t-elle fait remarquer.

Les États-Unis ont demandé à la Syrie de cesser de soutenir le Hezbollah. Toutefois, Mme Rice a affirmé qu’elle ne rencontrerait pas de responsables syriens durant sa tournée parce que les réunions précédentes entre représentants américains et représentants syriens n’avaient donné aucun résultat.

Elle a ajouté que la Syrie était consciente de ses obligations au titre des accords de Taïf et de la résolution 1559 et qu’elle espérait que la condamnation internationale quasi unanime des actions du Hezbollah amènerait ce pays à repenser sa politique.

Source
États-Unis (Department of State)