Mercredi dernier, la Commission d’enquête sur 11 septembre a émis des conclusions qui ont encore embrouillé une question confuse : la nature de la relation entre l’Irak et Al Qaïda.
La commission a confirmé l’existence de plusieurs contacts entre le renseignement irakien et les terroristes d’Al Qaïda, y compris une rencontre entre un des principaux responsables des services de renseignement irakiens et Oussama Ben Laden en 1994, mais elle nie l’existence de liens ou de collaboration. Cette analyse qui se contredit elle-même a pourtant été reprise par la presse. Cependant, il n’y a rien dans ce rapport qui vient réfuter une connexion entre l’Irak et Al Qaïda et certains membres de la Commission semblent déjà vouloir s’éloigner des conclusions de leurs collègues sur ce thème.
Avant de conclure, il faut rappeler les déclarations de George Tenet au Sénat, le 7 octobre 2002. Il affirmait que les dirigeants d’Al Qaïda avaient eu des contacts avec des dirigeants irakiens qui pouvaient les aider à obtenir des armes de destruction massive et que des membres d’Al Qaïda avaient reçu des entraînements sur les gaz, les poisons et la fabrications de bombes conventionnelles en Irak. Il renouvela ces conclusions, le 12 février 2003. Les responsables de l’administration Clinton avaient également souligné ce lien après les attentats en Tanzanie et au Kenya de 1998 et ils continuent de maintenir que les frappes au Soudan qui ont suivi ont empêché Al Qaïda d’acquérir des armes chimiques réalisées grâce à une technologie irakienne. Des sources récentes confirment également les liens entre les services de renseignement irakiens et Ansar-al-Islam, une branche d’Al Qaïda.
Avec son texte, la Commission d’enquête sur 11 septembre a semé le trouble dans les esprits. Elle doit être plus sérieuse dans ses conclusions définitives.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Al Qaeda Link Exists, Despite the Fog », par Stephen F. Hayes, Los Angeles Times, 22 juin 2004.