Le 25 mai, l’armée des États-Unis a confié à l’ancien officier britannique Tim Spicer et à sa compagnie Aegis, une petite compagnie fondée il y a à peine deux ans, le plus important contrat de sécurité d’Irak puisqu’elle devra assurer la sécurité des 18,4 milliards de dollars d’investissement en projets de reconstruction. Elle devra déployer ses 600 hommes et diriger le travail des autres compagnies de sécurité et de leurs 20 000 hommes. Pour ce contrat, Aegis va toucher 293 millions de dollars et Spicer, qui détient 40 % des parts de l’entreprise, touchera personnellement 20 millions de dollars.
Jusque-là rien ne semble être anormal, c’est le système de fonctionnement américain. Pourtant, il est bon de se renseigner sur Timothy Simon Spicer dont les exploits passés sont bien documentés. Dans ses mémoires, Spicer affirme qu’il avait été engagé par le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour mettre fin à une rébellion. Finalement le Premier ministre fut renversé et Spicer arrêté pour possession illégale d’armes avant d’être relâché. Spicer est aussi la figure centrale d’un scandale de vente d’armes britanniques en Afrique en 1998 qui violait l’embargo de l’ONU sur les ventes d’armes en Sierra Leone. Selon le Boston Globe, quand il était encore officier de l’armée britannique, il dirigea une compagnie en Irlande du Nord dont deux hommes furent accusés du meurtre d’un jeune catholique.
Jusqu’ici, Aegis n’a jamais travaillé en Irak, mais Spicer a travaillé dans les Balkans avec Tony Hunter-Choat qui dirige la sécurité du bureau de gestion des programmes de l’Autorité provisoire de la Coalition. Aegis a battu des géants comme DynCop lors de l’appel d’offre, mais l’armée refuse de commenter le passé de Spicer, se contentant de rappeler qu’Aegis a présenté toutes les garanties requises. Comme d’habitude, on peut s’interroger sur la façon dont l’US Army recrute ses sous-traitants.
« Mercenary Hits It Big, Thanks to the U.S. », par Robert Young Pelton, Los Angeles Times, 24 juin 2004.
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