Définies dans les années 1800, les lois contre l’obscénité aux États-unis punissent « toute forme d’expression qui risquerait de dépraver et corrompre l’esprit d’une personne vulnérable face à ce type d’influence immorale ». Le 24 juin 1957, la Cour Suprême décrète que même le sacro-saint Premier Amendement de la Constitution doit s’effacer devant ces lois : l’obscénité n’est pas protégée par la liberté d’expression. Tout au long des années 60, l’industrie du porno sera la seule à contester cette atteinte à la constitution, jusqu’à la loi Miller de 1973 qui tente de définir l’obscénité. Mais on reste dans le flou : est obscène ce qui est considéré comme tel par une personne normale appliquant le système de valeurs couramment reconnu dans sa communauté actuelle, ce qui décrit ou dépeint l’acte sexuel d’une manière « particulièrement offensante » et enfin ce qui est dénué tout toute valeur littéraire, artistique, politique ou scientifique. Toutes les interprétations sont permises. La loi est peu appliquée dans les années 1970-80, mais dès 1992, la droite conservatrice et le futur procureur général John Ashcroft s’engouffrent dans la brèche. Ils entament, en juin 2004, une série de procès phares contre l’industrie du porno.
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