Depuis janvier 1957, le général Jacques Massu commande la lutte « anti-terroriste » à Alger. Maurice Audin, assistant en mathématiques à la faculté d’Alger, membre du PCA (Parti communiste algérien, dissous en 1955), est arrêté le 11 juin 1957. Une souricière est installée à son domicile. Henri Alleg y est arrêté le lendemain. Après quatre jours de rétention chez elle, l’épouse d’Audin se met à sa recherche pour apprendre qu’il se serait évadé lors d’un transfert. Elle n’en croit rien et porte plainte pour homicide. Le député communiste Jacques Duclos interroge le ministre Robert Lacoste sur cette disparition à la tribune de l’Assemblée nationale, sans réponse. Dès juillet la presse évoque l’affaire. Un comité Audin se constitue et publie une brochure L’affaire Audin qui établit, à partir du dossier de l’instruction et de témoignages, que Maurice Audin, arrêté sans mandat, a été torturé, puis étranglé le 21 juin par un officier de renseignement et que l’évasion avait été une mise en scène. Massu niera toujours, mais dira : « Audin s’était engagé délibérément dans la subversion, il ne pouvait en ignorer les risques ». À ce jour, la France n’a jamais rouvert l’affaire Audin.