Pour le Washington Times, la Syrie et l’Iran réarment abondamment le Hezbollah dans le Sud du Liban et la FINUL est incapable d’endiguer les arrivées d’armes, ce qui la rend inutile. Dans un article titré « L’Iran et la Syrie reconstruisent le Hezbollah » (« Iran, Syria rebuild Hezbollah »), le journaliste du Washington Times, David R. Sands cite abondamment et reprend à son compte les récentes déclarations du vice-Premier ministre israélien Shaul Mofaz sur ce sujet.

Pour ce dernier (qui est né en Iran et a participé en tant que commandant de brigade d’infanterie à l’invasion du Liban en 1982), cette situation démontre que la FINUL n’est pas capable d’assurer son mandat international, mais aussi que la menace principale, c’est l’Iran. Soutenant la thèse martelée par les médias américanistes d’un lien de vassalité du Hezbollah vis-à-vis de l’Iran, il conclut que c’est à l’Iran qu’il faudra,in fine, s’en prendre.
Bien sûr, M. Mofaz ne donne aucun élément permettant de prouver ses dires concernant l’armement du Hezbollah et il ne tient pas compte des déclarations d’Hassan Nasrallah selon lesquelles le Hezbollah était capable avec ses stocks actuels de tenir une guerre de 11 mois. Le journaliste du Washington Times ne prend pas non plus la peine d’essayer de vérifier les propos du vice-Premier ministre israélien. La FINUL est pourtant dans le collimateur de Tel-Aviv depuis que la France et l’Italie, ont, dans leurs déclarations, démontré qu’elles n’entendaient pas servir de relais de la politique israélienne au Liban.

Mais il est vrai que les propos de M. Mofaz vont dans le sens de la ligne éditoriale du quotidien conservateur : volonté d’attaquer l’Iran, présentation de toute résistance arabe comme un groupe de fondamentalistes fanatisés et dénigrement perpétuel de l’ONU. Il serait donc dommage de remettre en cause la propagande israélienne par souci de déontologie quand elle correspond à ce point aux idées du Washington Times.