Peter Bergen se distancie prudemment de l’amalgame entretenu par l’administration Bush entre Abou Moussab al-Zarkaoui et Al Qaïda. Il en va de son statut d’expert de remettre les pendules à l’heure, d’autant que cet argument a été utilisé pour justifier a posteriori l’invasion de l’Irak. On voit malgré tout avec Zarkaoui, qualifié de « terroriste le plus dangereux du monde », se profiler un nouveau joker, apte à remplacer l’épouvantail Ben Laden décrédibilisé à force de se voir attribuer tous les mauvais coups.
Peter Bergen, spécialiste du terrorisme pour la chaîne CNN, se distancie prudemment dans l’International Herald Tribune de l’amalgame entretenu par l’administration Bush entre Abou Moussab al-Zarkaoui et Al Qaïda. Il en va de son statut d’expert de remettre les pendules à l’heure, d’autant que cet argument a été utilisé pour justifier a posteriori l’invasion de l’Irak. On voit malgré tout avec Zarkaoui, qualifié de « terroriste le plus dangereux du monde », se profiler un nouveau joker, apte à remplacer l’épouvantail Ben Laden décrédibilisé à force de se voir attribuer tous les mauvais coups. Gageons que pour CNN et M. Bergen, un Zarkaoui « indépendant » serait l’alibi idéal pour justifier de nouvelles aventures militaires.
D’autres relais de la politique étrangère états-unienne, cette fois dans les pays qu’elle menace, sont les radios clandestines financées notamment par la NED et Georges Soros. Nir Boms et Erick Stakelbeck s’indignent dans une tribune du Washington Times que ces stations, qui actuellement préparent le terrain psychologique en Syrie, en Iran, en Corée du Nord ou à Cuba, ne touchent que 3,3 % du budget destiné aux « ONG indigènes ». Mais réclamer autant d’argent pour convaincre ces peuples qu’ils doivent être « libérés », n’est-ce pas déjà admettre le dégonflement du rêve américain ? Ce qui ne peut être obtenu par la séduction peut l’être par la force : une tribune bipartisane du Christian Science Monitor, signée Stuart E. Eizenstat et John Edward Porter, développe l’idée à la mode et pourtant absurde que les États-Unis sont beaucoup plus en danger depuis qu’ils n’ont plus d’ennemi à leur hauteur, ni même d’adversaire : le danger vient des faibles. Les auteurs exaltent par ailleurs l’idée classique selon laquelle ce qui est bon pour les États-Unis est bon pour le monde, quitte à soutenir les régimes brutaux des « États faibles » afin de l’imposer. Avec en tête le souci d’aider le général Musharaf à tenir un Pakistan en ébullition, les auteurs préconisent une sorte de darwinisme diplomatique qui impliquerait d’accroître l’aide à la répression civile et militaire partout où cela servira l’intérêt des États-Unis. Pour ne pas se faire simplement avocats du totalitarisme, ils préconisent également la levée des barrières douanières empêchant ces « pays faibles » d’exporter vers les États-Unis. Que ces pays n’aient rien à exporter ne semble pas les gêner outre mesure, et on peut remarquer que s’ils étaient sincères sur ce point, ils s’en prendraient plutôt aux subventions accordées à leur agriculture domestique.
Deux « tank thinkers » de la Brookings Institution, Philip H. Gordon et Jeremy Shapiro, développent dans l’International Herald Tribune la thèse assez clairvoyante selon laquelle les dirigeants européens sont devenus allergiques à Bush depuis le camouflet électoral subi par Aznar. Ils ont montré, dans les récents sommets, qu’ils nourrissaient quelques illusions sur les intentions pacifistes de John Kerry, et attendent que celui-ci arrive à la Maison-Blanche pour se rabibocher avec les États-Unis. Ce n’est pas l’avis de Frank J. Gaffney Jr. qui, dans le Washington Times, soupçonne plutôt la France et l’Allemagne de comploter pour construire une Europe forte, donc infidèle au projet initial de ses pères.
Pour finir, toujours dans le Washington Times, Daniel Pipes se lamente du manque de fermeté d’Ariel Sharon en fustigeant son plan de retrait qui selon lui, faute de lui assurer une entrée dans l’ « histoire des juifs », parviendra pourtant à affaiblir Israël.
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