Tout le monde en parle à Washington, mais personne ne l’a lu. Imperial Hubris doit paraître ces jours-ci en librairie. Son auteur, l’ancien chef de la division de surveillance de Ben Laden à la CIA, s’exprime déjà sur les networks. Mais il tient à garder l’anonymat et ne montre que sa silhouette à contre-jour. Les extraits de l’ouvrage aimablement remis à la presse permettent de se faire une idée de son contenu : Les néo-conservateurs ont eu tort d’embarquer Bush en Irak. Pour servir les intérêts israéliens, ils ont détourné les forces US de la guerre au terrorisme et, en envahissant un État musulman, ils ont donné un argument de plus à Ben Laden pour engager le clash des civilisations. Il faudrait donc une autre équipe au pouvoir qui recentre le combat et mette le paquet. La solution ? « Tuer les islamistes en masse est insuffisant (…) Il faut les anéantir ». Ainsi, la propagande bat son plein. De partout pleuvent documentaires et livres pour nous expliquer ce que nous avons tous compris : on a eu tort de bombarder les Irakiens ; et fabriquer notre consentement au crime suivant : on aura raison de bombarder les prochains.