La consolidation de l’Alliance transatlantique

Lorsque, demain, les dirigeants des deux côtés de l’Atlantique se
rassembleront en Irlande pour le sommet annuel entre les Etats-Unis et
l’Europe, ils célébreront la vigueur, la profondeur et l’importance du
partenariat qui unit l’Amérique et l’Europe. D’aucuns pourraient
trouver cela surprenant. Après tout, depuis un an et demi, le public
et la presse de nos pays ont accordé bien plus d’attention à ce qui
les divisait qu’à ce qui les unissait. Vu le débat relatif à la guerre
irakienne, c’était compréhensible. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Alors que nous approchons de la fin de ce mois historique au plan des
affaires américano-européennes, nous pensons que les Etats-Unis et
l’Europe ont tourné la page sur leurs divisions au sujet de l’Irak et
se tiennent prêts à forger un consensus nouveau et plus solide en ce
qui concerne la nature de notre partenariat transatlantique et la voie
qu’il empruntera à l’avenir.

Le mois de juin a commencé par notre célébration commune du
soixantième anniversaire du débarquement allié. Ce regard sur le
passé, en Normandie, nous a aidés à porter notre regard au-delà des
récentes divisions et à aller de l’avant animés d’une nouvelle
appréciation de la solidité de notre partenariat. La semaine suivante,
le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité la
résolution 1546, démonstration de solidarité internationale en faveur
de la souveraineté, de la stabilité et de la démocratie en Irak.
L’adoption de cette résolution signifie aussi que, quelles que soient
nos positions respectives à propos de la guerre en Irak, les membres
de notre communauté transatlantique sont disposés à travailler de
concert afin de garantir une transition réussie dans ce pays. De plus,
la semaine dernière, le sommet de l’Union européenne a donné son aval
à une stratégie visant à encourager le développement de la démocratie
en Irak, grâce notamment à une assistance pour l’organisation
d’élections et l’établissement de la société civile.

Enfin, il s’est également engagé, au mois de juin, une action
concertée visant à promouvoir la liberté, la prospérité et la paix
dans la région élargie du Moyen-Orient et de la Méditerranée. Au
sommet du G8, à Sea Island (Géorgie), les dirigeants des principaux
pays industriels et de l’Union européenne ont annoncé une initiative
appuyant les appels émanant du Moyen-Orient élargi et de l’Afrique du
Nord en faveur d’une réforme démocratique, sociale et économique.
L’Union européenne a en outre annoncé, la semaine dernière, son
intention de développer des liens stratégiques avec les pays de la
Méditerranée et du Moyen-Orient. Lors du sommet de demain entre les
Etats-Unis et l’Europe, et la semaine prochaine à l’occasion du sommet
de l’OTAN, à Istanbul, les Etats-Unis et l’Europe dégageront des
moyens pratiques de travailler ensemble pour faire progresser la
réforme dans la région. Notre riche ordre du jour est le reflet du
dynamisme et de la vigueur d’un partenariat reposant non seulement sur
la puissance économique, mais aussi sur des valeurs démocratiques
partagées, valeurs qui se reflètent dans une nouvelle Constitution
pour l’Europe. En fait, l’expansion à la fois de l’Union européenne et
de l’OTAN a beaucoup aidé à accélérer et à consolider la transition
vers la démocratie et la réforme économique dans les nouveaux pays
membres et dans ceux qui souhaitent y adhérer.

Nos économies sont les plus imbriquées et les plus interdépendantes du
monde. Nos liens, en matière d’investissement et de commerce, d’une
valeur de deux mille milliards de dollars, créent et appuient des
millions d’emplois des deux côtés de l’Atlantique. Nous avons des
consultations régulières à propos des défis qui traversent
l’Atlantique et touchent toute la planète. Nous donnons de l’espoir à
des millions de personnes grâce à nos programmes visant à maîtriser le
fléau mondial du VIH/sida et à l’appui que nous apportons aux
négociations de l’Organisation mondiale du commerce en matière de
développement inscrites dans le cycle de Doha. L’Amérique et l’Europe
ont collaboré étroitement à la guerre mondiale contre le terrorisme,
que ce soit pour la sécurisation des frontières ou le partage des
informations.

Notre partenariat s’est encore intensifié depuis les attentats
ignobles de Madrid. Pour la première fois, l’Union européenne a adopté
une Stratégie européenne en matière de sécurité, identifiant les armes
de destruction massive, le terrorisme et les Etats dévoyés comme étant
les principales menaces auxquelles se heurte l’Europe, douloureuse
évaluation que partagent les Etats-Unis. Dans le même temps nous
travaillons ensemble à assurer la paix, des Balkans à l’Afghanistan,
et maintenant en Irak. Alors que nos responsables se réuniront demain
au château de Dromoland, pour le premier sommet entre les Etats-Unis
et l’Europe depuis l’élargissement à 25 membres de l’Union européenne,
ils n’oublieront pas que les Américains et les Européens peuvent faire
beaucoup de bien lorsqu’ils oeuvrent de concert en faveur d’un
objectif commun. Et il reste beaucoup à faire, qu’il s’agisse de
terminer la tâche de bâtir une Europe unifiée, libre et en paix, de
promouvoir une paix juste, générale et durable au Moyen-Orient,
d’enrayer la prolifération des armes de destruction massive, ou
d’empêcher que des Etats situés dans d’autres régions du monde ne
sombrent dans le chaos, le conflit et la misère. Outre le fait qu’il
revêt des avantages pour nous, notre partenariat donne aussi aux
peuples du monde une occasion unique de se forger un avenir meilleur,
une vie plus libre et plus sûre. Les Américains et les Européens ont
commencé le mois de juin par un hommage au passé. Ensemble, ils le
terminent dans un élan de confiance en l’avenir.

Traduction officielle du département d’État des États-Unis