Dans le Golfe arabo-persique, en pleine guerre Iran-Irak, l’armée iranienne accuse le Koweit d’aider Saddam Hussein. Les pétroliers passant le détroit d’Hormuz sont régulièrement harcelés par des vedettes rapides. Les États-Unis, soutenant l’Irak dans cette guerre et craignant de voir se fermer les terminaux pétroliers koweitiens, envoient des croiseurs pour escorter les bateaux. Le 3 juillet au matin, la frégate USS Vincennes, commandée par le capitaine Will Rogers qui a une réputation de tête brulée, se trouve illégalement dans les eaux territoriales iraniennes quand son radar repère un avion volant vers elle. Des rapports déclassifiés prouveront que, dès le début, le radar identifie qu’il s’agit du Boeing civil Iran Air Vol 655. Mais Will Roger donne l’ordre d’abattre l’avion, tuant les 290 passagers - et déclare à la presse qu’il avait pris le Boeing pour un F-14. Le magazine Newsweek révèlera les mensonges de l’armée un mois plus tard. Interrogé à ce sujet, le président Bush père défendra l’armée coûte que coûte : « Jamais je ne demanderais des excuses pour quoi que ce soit qu’ont fait les États Unis d’Amérique, jamais. Je me fiche de savoir ce qui s’est passé. »