John C. Loo explique qu’il ne faut pas être choqué par les mémos du département de la Justice sur la torture. Ils ne s’agirait que d’analyses juridiques, pas de soutien à une politique. De son côté, Alan M. Dershowitz se montre favorable à une limitation des chefs d’accusation portés contre Saddam Hussein pour écarter tout ce qui pourrait être comparé aux crimes de la Coalition.
L’ambassadeur Stuart E. Eizenstat et le chercheur David B. Sandalow de la Brookings Institution se félicitent dans l’International Herald Tribune de la signature du Protocole de Kyoto par la Russie, qu’ils ne souhaitent pourtant pas voir signée par les États-Unis. En effet, « Notre mode de vie n’est pas négociable », ainsi qu’aime à la dire le président Bush. Les deux auteurs préconisent donc une réglementation spéciale pour les États-Unis, qui soit moins contraignante que celle de Kyoto. De leur point de vue, il ne saurait être question d’imposer des contraintes aux multinationales US, mais plutôt de les inviter contractuellement à adopter une déontologie environnementale. C’est cette démarche que M. Sandalow avait déjà mis en œuvre lorsqu’il était n°2 du WWF, puis membre du Conseil de sécurité nationale. Il avait alors mis en place des contrats entre le département de l’Énergie et des multinationales, comme Nike ou Enron, et un label de « cool companies » (sic).
La Justice n’est pas la même pour tous en Irak. Ainsi, le professeur John C. Loo, un proche de John Ashcroft, explique aux lecteurs du Los Angeles Times qu’ils ne doivent pas être choqués par les mémos du département de la Justice sur la torture. Il ne s’agit pas de documents politiques visant à préconiser une pratique, mais d’études juridiques précisant aux dirigeants les limites dans lesquelles leur action peut être conduite. C’est feindre d’ignorer que ces documents sont des justifications a posteriori de ce qui se fait déjà.
De son côté, Maître Alan M. Dershowitz, conseil du gouvernement israélien, se montre favorable à une limitation des chefs d’accusation portés contre Saddam Hussein. Mieux faudrait ne le condamner que pour quelques crimes que de risquer le voir comparer les siens avec ceux de l’administration états-unienne, explique-t-il dans le Wall Street Journal.
Le professeur Andrew Reynolds récuse dans le Washington Post les arguments des néo-conservateurs en faveur d’un scrutin majoritaire en Irak. Il fait valoir que celui-ci conduirait à remettre le pouvoir à la seule communauté chiite et accentuerait par conséquent les divisions ethniques et religieuses. Mais c’est précisément ce que veulent les néo-conservateurs qui n’ont jamais caché leur intention de démanteler l’Irak.
Enfin, Sarah Stephens du Center for International Policy dénonce dans le Christian Science Monitor la stratégie choisie par l’administration Bush contre Castro : selon elle, les nouvelles restrictions de circulation visent clairement à utiliser l’arme alimentaire contre la population dans l’espoir improbable d’atteindre le régime. On observera au passage que cet usage repose sur l’axiome implicite qu’il faut punir le peuple parce qu’il soutient le régime, ce qui revient à avouer que l’on considère le régime que l’on combat comme légitime.
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