Au XIXème siècle, le ministre des Affaires étrangères britanniques, Lord Palmerston, déclara que la Grande-Bretagne n’avait pas d’ennemis ou d’alliés perpétuels, mais des intérêts éternels. Pour appliquer cette maxime aux États-Unis, il faut la relativiser en observant que les intérêts d’une nation peuvent varier, ceux des États-Unis ont changé avec l’émergence des problèmes du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. En outre, aujourd’hui, compte tenu de la diversité du monde, on ne peut plus le diviser entre alliés et ennemis.
Ainsi, la France et l’Allemagne, présentés par des chercheurs comme des « alliés traditionnels » des États-Unis, se sont associés à Washington en Afghanistan et pour combattre le terrorisme, mais se sont opposés aux États-Unis concernant l’Irak, la Corée du Nord et les ventes d’armes conventionnelles à la Chine. Pour vraiment comprendre qui sont nos alliés, il faut examiner les sept questions principales de sécurité auxquelles les États-Unis doivent faire face : la reconstruction et la démocratisation de l’Irak, la reconstruction et la démocratisation de l’Afghanistan, la « feuille de route » et la solution des deux États entre Israéliens et Palestiniens, les négociations des six parties sur le programme nucléaire nord-coréen, la résolution pacifique du statut de Taiwan, s’opposer aux provocation de Taiwan et s’opposer à l’usage de la force par le continent, demander des inspections nucléaires en Iran.
Sur ces questions, on peut voir que la Grande-Bretagne, l’Australie, le Japon et la Corée du Sud s’alignent sur les États-Unis sur cinq de ces questions et sont neutres sur deux autres. Plus surprenant, la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Russie sont plus alignés que la France et l’Allemagne. Il est important de tenir compte de ces paramètres pour reclasser les pays entre alliés et adversaires.

Source
International Herald Tribune (France)
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« A test to determine who’s an ally », par Charles Wolf Jr., International Herald Tribune, 8 juillet 2004.