La semaine dernière, la Haute cour de justice israélienne a ordonné des modifications du tracé d’une petite portion de la barrière des opérations construites entre les Palestiniens et les juifs. Elle affecte de façon disproportionnée la vie des villages palestiniens et viole les « droits fondamentaux » des gens qui y vivent. Dans le même temps, la cour a défendu la légalité de la barrière elle-même. On peut penser que cette décision de justice vise à désamorcer la prochaine décision de la Cour internationale de justice de La Haye. Cette interprétation est crédibilisée par des déclarations comme celles du ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan Shalom, qui a déclaré : « le fait qu’Israël change le tracé suite à une décision interne montre que nous n’avons pas besoin d’une implication extérieure. Il est désormais évident que notre système judiciaire peut produire une réponse appropriée à toutes les plaintes et réclamations palestiniennes ».
Je pense que c’est un erreur d’écarter la communauté internationale compte tenu du caractère hautement politisé de la barrière. Seule l’implication de la communauté internationale peut garantir que cette barrière est construite en respectant les normes internationales et le bien-être des Palestiniens. Telle qu’elle est construite, elle sépare les Palestiniens dans une douzaine d’enclave isolée. On verra la sincérité de la décision de la cour quand elle traitera de la question de Jérusalem où les cas sont particulièrement dramatiques car la barrière sépare les Palestiniens les uns des autres. En Cisjordanie, la barrière inclut beaucoup de colonies. Si le gouvernement est sincère, il faut en redessiner le tracé en fonction des questions de sécurité, pas dans un but d’annexion.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Wall Is a World Issue Too », par Jessica Montell, Los Angeles Times, 8 juillet 2004.