La relation proche entre les États-unis et l’Arabie saoudite a commencé avec Ronald Reagan, pas avec George W. Bush comme certains réalisateurs de films et journalistes le prétendent. Quand Reagan arriva au pouvoir, le Moyen-Orient était turbulent, le prix du pétrole élevé, Khomeini avait remplacé le shah d’Iran, l’URSS renforçait sa position en Afghanistan et dans le golfe persique. Reagan avait pour objectif non pas de contenir le communisme, mais de préparer un reflux de la puissance soviétique. Or sa stratégie coûtait cher et l’Amérique manquait de moyens.
Très tôt, l’administration Reagan décida de se tourner vers l’Arabie saoudite pour financer ces opérations. De son côté, l’Arabie saoudite avait de bonnes raisons d’accepter car les États-Unis pouvaient protéger ses champs de pétrole ; Riyad se méfait de l’expansion soviétique en Afghanistan, qu’elle interprétait comme les prémisses d’un encerclement du royaume par des régimes radicaux et elle possédait des pétrodollars à ne plus savoir qu’en faire. Aussi, l’Arabie saoudite finança les guérillas en Afghanistan, les Contras, le Soudan contre l’Éthiopie et l’UNITA angolais via le Maroc où ce mouvement disposait de camps d’entraînement. Plus que de l’argent, l’Arabie saoudite offrit une idéologie d’opposition au communisme athée.
Il est évident que les Bush et les Séoud ont de nombreuses connexions, mais en se focalisant sur ces deux familles, on perd de vue une plus longue histoire.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« The U.S.-Saudi Love Affair Predates Bush », par Rachel Bronson, Los Angeles Times, 9 juillet 2004.