Le dernier président américain du XXème siècle vient de raconter avec force détails sa remarquable histoire. Son livre, Ma Vie ne fait pas que montrer sa détermination, mais également la grandeur de notre pays. Bien que résolument optimiste, le livre a une dimension malheureuse et la source de ce malheur, selon l’auteur, est la sélection d’un procureur désigné par une cour dans l’enquête de Whitewater en remplacement du distingué Robert Fiske. À partir de cette nomination, Clinton affirme que l’enquête n’a plus été qu’un conte partisan.
C’était mon travail de poursuivre l’action de Bob Fiske ; mon enquête a révélé des éléments qui ont entraîné des inculpations et la démission d’un sénateur de l’Arkansas, les inculpations de Jim et Susan MCDougal, associés d’affaires chez Whitewater, par ailleurs un ancien ministre de la Justice des États-Unis a plaidé coupable. Les crimes furent découverts par d’honnêtes agents du FBI et de l’IRS. Les procureurs qui travaillèrent sur cette affaire étaient tous des personnes aux compétences reconnues. C’est Mme Reno, secrétaire à la Justice, qui étendit le champ de notre investigation devant les preuves que nous avions rassemblées afin que nous examinions les accusations d’obstruction à la justice, de subornation de témoin et de harcèlement sexuel. Six ans après, les éléments découverts par nos services ne sont pas contestés et un ancien président reconnaît par écrit sa responsabilité devant notre système judiciaire.
La leçon manifeste de cette triste histoire est la nécessité d’intégrité de la part nos dirigeants. Il faut aussi retenir de cette histoire qu’il est souhaitable que le procureur spécial soit nommé par le secrétaire à la Justice et non par une cour, comme cela se faisait sous Ronald Reagan.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« My Job », par Kenneth W. Starr, Wall Street Journal, 9 juillet 2004.