Alors que beaucoup aux États-Unis et en Europe débattent des moyens à adopter concernant la menace croissante que représente le programme nucléaire iranien, il faut penser au sort des 70 millions d’Iraniens dirigés d’une poigne de fer par les mollahs. La mort sous la torture de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi a rappelé la cruauté de la vie dans ce pays. La semaine dernière, le rapporteur de l’ONU sur la liberté d’expression et d’opinion, Ambeyi Ligabo, a demandé la création d’une délégation internationale pour enquêter sur cette affaire. Mon expérience me qualifie pour rejoindre cette délégation.
Zahra Kazemi a été arrêtée alors qu’elle faisait un reportage sur le non-respect des Droits de l’homme en Iran. Après sa mort, le régime a mis en scène un procès fantoche qui a abouti à l’acquittement des responsables et à la conclusion que Kazemi était morte de causes naturelles. Je connais la justice des mollahs. En 1982, en tant que journaliste, je m’étais rendu dans une prison pour faire un reportage pour l’AFP sur le procès d’un jeune homme de 17 ans, accusé d’être membre des Moudjahidines du Peuple, je ne pus assister au procès mais on me fit rencontrer des détenus affirmant être bien traités. La même année, je me rendais dans la même prison pour voir ma sœur, arrêtée pour son appartenance aux Moudjahidines du Peuple. Elle fut exécutée. Finalement, je fus emprisonné pour la même raison que ma sœur, dans la même prison et la même année. Je vis alors que les prisonniers qu’on m’avait présentés et qui affirmaient être bien traités étaient des gardiens de la prison. Je fus condamné à huit ans de détention, mais je parvins à m’échapper en 1985.
Depuis, dans mon exil parisien, je vois les mollahs tenir des discours modérés pour que leur commerce avec l’Europe soit toléré, mais ils ne changeront jamais et ce discours n’est qu’une illusion. L’Europe ignore cela et les États-Unis ont une attitude ambiguë. Il est temps que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne enfin des mesures.
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).
« Get tough with the mullahs, for Iranians’ sake », par Behzad Naziri, International Herald Tribune, 13 août 2004.
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