Paul Aussaresses, fondateur du service Action du SDECE, vieil ami de Jacques Foccart, est affecté comme officier de renseignement au 1er RCP à Philippeville. Ses méthodes « spéciales » lui valent l’admiration du général Massu qui lui demandera deux ans plus tard de venir l’aider à Alger en devenant « le chef d’orchestre de la contre-terreur ». Dans la semaine du 20 août 1955, suite à une attaque à El-Halia qui a fait 35 morts côté européen, Aussaresses ordonne que tous les prisonniers « fellaghas ou supposés tels » soient exécutés. « Nous avions capturé environ mille cinq cents hommes. [...] Une fois que nous les avions interrogés et que nous en avions tiré tout ce que nous pouvions, que fallait-il en faire ? [...] Mais sachant qu’il s’agissait d’éléments irrécupérables, chacun préférait me les laisser pour que je m’en occupe. [...] Alors, j’ai donné l’ordre d’aller exécuter les prisonniers. » Selon Yves Courrière, qui dénombre 12 000 victimes algériennes de la répression dans le Constantinois : « À Philippevile, il y aura plus de 2 000 morts algériens dans les quinze jours qui suivent le 20 août. » (Source)