La Révolution française, en abolissant l’esclavage, avait suscité des espoirs parmi les créoles et esclaves affranchis qui réclammaient l’égalité des droits avec les blancs. Mais, le 13 mai 1791, l’Assemblée - cédant au lobby colon - s’interdit de légiférer pour les colonies, annule le décret de libération des esclaves et rétablit le Code Noir. Dans la nuit du 22 au 23 août, l’ancien esclave Boukman attaque les plantations du Nord de Haïti avec son armée de « marrons ». Il tentera de prendre la ville du Cap, mais échouera face aux canons et sera exécuté. Dans le Sud, les armées insurgées poursuivent la lutte, notamment celle de Biassou qui sera rejoint par Toussaint Louverture. « Placés sur la terre comme vous, étant tous enfants d’un même père, créés sur une même image, nous sommes donc vos égaux en droit naturel et si la nature se plaît à diversifier les couleurs dans l’espèce humaine, il n’est pas un crime d’être noir, ni un avantage d’être blanc… » écrit Jean-François Biassou, en juillet 1792.

Grégoire Seither