Dans ses déclarations sur l’Irak, John Kerry, entre deux propos contradictoires, fait fréquemment part de son souhait d’internationaliser le conflit. Pas besoin d’être xénophobe pour s’inquiéter de ce qu’implique cette demande. Kerry ne veut pas simplement « gagner la paix », en impliquant d’autres États étrangers, il veut les associer à toute une série de décisions concernant la sécurité des États-Unis, notamment l’entreposage des déchets nucléaires.
J’ai constaté en Irak, que de plus en plus de matériels qui équipent nos soldats sont fabriqués hors des États-Unis. Outre le débat sur l’intérêt technique de tels choix, cette tendance pose problème. En Afghanistan en 2001, les Talibans ont dû en grande partie leur défaite à des missiles JDAM, or, un élément de ces missiles est construit en Suisse. Comme le gouvernement suisse était opposé à la Guerre d’Irak, il a cessé de fournir ces pièces et le Pentagone a été contraint de trouver une technique de substitution, ce qui lui a pris des mois ; pourtant cet épisode ne semble pas avoir refroidi les décideurs et bientôt, une partie du matériel de nos avions proviendra d’une entreprise franco-brésilienne.
Ce type de comportement entraîne la création de richesses et d’emplois hors des États-Unis avec l’argent des contribuables, en outre, il participe d’un transfert de technologie sensible. Il faut que les décideurs du Pentagone comprennent qu’en s’équipant à l’étranger, ils font prendre des risques à nos troupes.

Source
Military.Com (États-Unis)
Publication électronique. Revendique 4 millions de lecteurs parmi les 30 millions de militaires U.S. et leurs familles.

« Outsourcing national defense », par Oliver North, Military.Com, 12 août 2004.