Les prix du pétrole continuent de monter en raison des luttes de pouvoir en Irak, de la crainte d’une faillite de Yukos et de l’explosion de la demande en Asie. Même la victoire d’Hugo Chavez au Venezuela et sa promesse de maintenir la production et de continuer à alimenter les États-Unis n’a pas arrêté la tendance à la hausse . Certains observateurs pensent que le prix du baril pourrait dépasser les 50 dollars, mais qu’il n’y aurait pas de raison de paniquer car en dollars constants cela ne représente que la moitié du prix atteint en 1979. Les prix élevés pourraient entraîner une récession mondiale, stimuler la recherche de nouvelles énergies alternatives et donner de l’argent aux Arabes.
Ceux-ci doivent toutefois se méfier. La manne financière ne sera pas éternelle et ils devraient investir les surplus dégagés dans l’économie de l’ère post-pétrolière au lieu de retarder les réformes nécessaires. Il est évident que d’ici deux à cinq décennies, le pétrole aura laissé la place à une nouvelle source d’énergie. Quelle que soit la source énergétique de remplacement, on ne trouvera plus à l’avenir de machines consommant des sources d’énergie fossile comme aujourd’hui.
L’énergie est un des thèmes de campagne favori de John Kerry contre George W. Bush. Il accuse l’administration Bush d’avoir fait passer le baril à un prix élevé avec sa guerre en Irak. Kerry dénonce également la dépendance des États-Unis vis-à-vis du pétrole arabe et il prône l’indépendance énergétique des États-Unis. Il a promis, s’il était élu, de dépenser 30 milliards de dollars pour encourager les automobilistes à acheter des voitures plus propres et les constructeurs à développer des voitures aux technologies plus propres. Il veut aussi développer les énergies renouvelables. Toutefois, l’indépendance énergétique ne sera pas facile à obtenir car les États-Unis disposent de 3 % des réserves de pétrole, mais consomment 25 % de la production mondiale pétrolière. Il ne faut cependant jamais préjuger des capacités des États-Unis à s’adapter compte tenu des ressources mobilisables pour la recherche en cas de volonté politique.
Le renversement de Saddam Hussein était directement lié à l’approche de la baisse de la production pétrolière. Les puissances mondiales sont engagées dans une lutte pour le pétrole, mais l’argent serait mieux dépensé dans la recherche sur l’hydrogène car nous sommes loin d’être en mesure d’exploiter cette ressource. Quoi qu’il en soit, le changement est en route et plus le pétrole sera cher, plus vite il viendra.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.
Dar Al-Hayat (Royaume-Uni)
Dar al Hayatest un quotidien arabe de politique international, basé au Royaume-Uni. Tirant à 110 000 exemplaires, ce journal mêle des articles purement informatifs et un grand nombre d’analyses et d’éditoriaux écrits par des intellectuels du monde arabe. L’une des figures les plus éminentes de la rédaction est Jihad Al Khazen, figure détestée des éditorialistes néo-conservateurs états-uniens. Libanais à l’origine, il a été racheté en 1990 par le prince et maréchal saoudien Khaled ibn Sultan.
Daily Star (Liban)

« Arab petroleum reserves will eventually run dry », par Patrick Seale, Gulf News, 20 août 2004.
« The Hydrogen Challenge to Arab Oil », Dar Al-Hayat, 20 août 2004.
« Will hydrogen soon kill Middle East crude ? », Daily Star, 23 août 2004.