Avec un baril de pétrole à 50 dollars, que se passerait-il si les marchés explosaient ? Depuis la fin des années 70, la réponse de Washington aux augmentations de prix a été de mettre sur le marché une part de sa réserve fédérale de pétrole qui contient 666 millions de barils, soit 65 jours d’importation pour une valeur de 30 milliards de dollars. L’Inde et la Chine ont également commencé à se constituer des réserves.
Via l’Agence internationale de l’énergie, les différents importateur majeurs de pétrole coordonnent leurs stocks. Malheureusement, ces réserves sont devenues un outil politique aux États-Unis et dans les démocratie En juillet 2000, Bill Clinton avait ordonné une mise sur le marché d’une partie des réserves pour aider Al Gore à gagner l’élection présidentielle. En 1996, le Congrès avait demandé une mise sur le marché pour lutter contre les déficits publics. L’incertitude sur les productions russe et irakienne et les menaces d’attentat augurent de scenarii inquiétants, mais un nuage de suspicion politique pèsera sur chaque décision concernant la politique pétrolière. Si W. Bush utilise les réserves, on l’accusera de vouloir assurer sa réélection, s’il ne le fait pas pour garder des réserves en cas d’interruption de l’approvisionnement, on l’accusera de vouloir faire monter les prix pour ses amis des marchés pétroliers.
Il faudrait donc dépolitiser cette question en déterminant les prix à partir desquels les réserves sont utilisées ou mieux encore en confiant la gestion de la réserve à une organisation indépendante construite sur le modèle de la Réserve fédérale. Il faudrait également que l’Agence internationale de l’énergie devienne l’équivalent d’un forum des banques centrales du pétrole. Ces organisations fixeraient la taille de la réserve dans chaque pays.
« Politics Dog the Oil Reserve », par David G. Victor et Joshua C. House, Los Angeles Times, 22 août 2004.
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