Je voudrais répondre à l’article du Wall Street Journal mettant en cause le rôle du Carter Center dans le référendum au Venezuela. Le Carter Center a supervisé les élections dans plus de 50 pays et dispose d’une grande expérience des fraudes et des moyens à mettre en place pour s’assurer de la validité d’une élection. Nous n’intervenons qu’avec l’accord de toutes les parties en présence et des Commissions électorales nationales et nous sommes totalement neutres.
En 1998, Hugo Chavez a été élu président et deux ans plus tard, il faisait adopter une nouvelle constitution par référendum avant d’être à nouveau réélu. À Chaque fois, il a obtenu près de 60 % des voix, mais l’opposition n’a cessé de vouloir le chasser du pouvoir et tenta même un coup d’État en avril 2002. Celui-ci réussit, mais Chavez revint vite au pouvoir grâce à la mobilisation populaire. L’année suivante, l’opposition organisa une série de grèves qui faillit ruiner le pays. Le Carter Center a alors proposé un amendement à la constitution permettant l’organisation d’un référendum révocatoire et tous acceptèrent. L’opposition fonda alors une organisation, le Sumate pour collecter les signatures d’une pétition et le 15 août, le référendum était organisé.
Le Carter Center et l’Organisation des États américains ont été particulièrement attentifs à l’organisation de ce scrutin. L’opposition a affirmé le jour du vote disposer de 20 points d’avance selon les sondages sortis des urnes, mais les résultats qui nous parvenaient corroboraient les sondages avant les élections. En définitive, le gouvernement l’emporta par 59 % contre 41 %. Suite à ce résultat, un audit fut réalisé et il confirma le vote. Les dirigeants de l’opposition continuèrent d’affirmer que leur sondage sorti des urnes était valide et un second audit fut réalisé, il donna les mêmes résultats. Nous devons désormais faire accepter les résultats à l’opposition.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

" Venezuela’s Voters Have Spoken ", par Jimmy Carter, Wall Street Journal, 24 août 2004.