« Cessons de nous dénigrer ! »

José Manuel Barroso a construit une équipe solide avec beaucoup d’autorité et d’efficacité, au point d’anticiper d’une semaine la date initialement prévue pour la constitution de son collège. C’était un exercice difficile en raison de l’accroissement du nombre de commissaires. Le futur président de la Commission a privilégié la collégialité, comme la France l’a toujours préconisé, car ce principe fait l’originalité, la force et la légitimité de la Commission. Jacques Barrot est un homme de conviction, d’expérience, de courage, qui dispose des qualités essentielles pour participer pleinement au fonctionnement collégial de la Commission. Il sera l’un des cinq vice-présidents. Il aura donc un poste d’influence et son portefeuille couvre un secteur important de l’action européenne : transports terrestres, maritimes, aériens, grands réseaux de transports trans-européens...
Il n’y a pas de déclin de la France ou de perte d’influence de la France en Europe. La France est très bien représentée en Europe où elle défend un projet et des idées, c’est une vraie force de proposition et de rassemblement en matière économique, de justice et de police, de défense commune... Bien sûr l’Europe change et on ne négocie plus à 25 comme on le faisait à douze, il y a dix ans. Mais je l’ai dit à plusieurs reprises : un pays influent est un pays qui sait proposer et convaincre, écouter aussi pour bâtir des majorités autour de ses idées. Cette stratégie d’influence sera le thème majeur de la conférence des ambassadeurs.
Les Français, et il ne sont pas les seuls en Europe semblent ressentir une certaine lassitude vis-à-vis de l’Union européenne. J’ai la conviction qu’ils restent intéressés par l’Europe, mais ils sont aussi inquiets de cette entreprise qu’on leur explique si peu. Ce sera tout l’enjeu de la campagne pour la ratification de la Constitution européenne et le gouvernement s’y engagera pour convaincre les Français.