DOSSIER SPÉCIAL : LES OTAGES FRANCAIS EN IRAK
Décryptage, revendication affichée et enjeux cachés de l’enlèvement
Le vrai-faux retrait philippin, ou la fabrication de « l’Armée islamique en Irak »
Chronologie de la prise en otage de Christian Chesnot et Georges Malbrunot
Téléchargez le numéro spécial de Voltaire consacré aux otages français en Irak (Pdf, 650 Ko)

Christian Chesnot et Georges Malbrunot ont disparu le vendredi 24 août, avec leur chauffeur, Mohammed Al-Joundi, alors qu’ils devaient quitter ensemble Bagdad pour se rendre dans la ville assiégée de Nadjaf. Leur enlèvement a pu se produire dans le secteur de Latifiya, au sud de l’Irak.

Le 25 août, le PDG de Radio France indique que les deux hommes « sont sans doute vivants ». A RFI et au Figaro on évoque un « enlèvement non planifié », qui serait survenu « par erreur », selon Pierre Rousselin, rédacteur en chef du service étranger au Figaro.

Négociations diplomatiques

Le 26 août, le ministre des Affaires étrangères français, Michel Barnier, affirme que la France, mobilisée pour libérer les deux journalistes, cherche à « provoquer une issue heureuse aussi rapidement que possible ». « Nous sommes par rapport à ces deux disparitions immédiatement et quotidiennement mobilisés », ajoute-t-il. « Nous le faisons dans la discrétion parce que l’expérience, franchement, nous prouve que cette discrétion est une garantie pour la sécurité ». Il fait également référence « à un autre journaliste qui a disparu il y a un peu plus d’un an tragiquement, Fred Nérac, et nous ne l’oublions pas ».

Nuit du jeudi 26 au vendredi 27 : l’Armée islamique en Irak exécute le journaliste italien Enzo Baldoni, sans en avoir fait la menace préalable.

Le 27 août, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), basée à Bruxelles, condamne le « meurtre insensé » du journaliste italien Enzo Baldoni et dénonce le manque de « négociations déterminées » pour obtenir sa libération. Il était détenu par l’Armée islamique en Irak qui exigeait le retrait en 48 heures des 3000 soldats italiens présents en Irak.

Le samedi 28 août, « de hauts dignitaires religieux chiites [marquent] leur opposition à la lutte armée contre la présence américaine en Irak ». Il s’agit de partisans du grand ayatollah Bachir al-Najafi, qui a été reçu par Ali Sistani à son domicile de Najaf. Sistani avait reçu auparavant les ayatollahs Mohammad Saïd al-Hakim et Ishak al-Fayad.

Al-Jazira diffuse deux brèves séquence vidéo montrant les deux journalistes français, qui annoncent être les otages du groupe l’ « Armée islamique en Irak » [1]. Dans la nuit, le Comité des oulémas musulmans, principale organisation religieuse sunnite, lance un appel sur la chaîne de télévision qatarie pour la libération des deux hommes. Le cheikh Abdessatar Abdeljawad, membre de ce comité déclare qu’« au nom du Comité des oulémas musulmans, nous exhortons les ravisseurs à libérer ces deux » journalistes, d’autant que « la France a une position opposée aux forces de l’occupation de l’Irak ». Il rappelle néanmoins l’opposition de son organisation à la loi française sur l’interdiction du voile, tout en rejetant « l’enlèvement comme méthode pour parvenir à des objectifs ». D’après l’AFP, « Cheikh Abdeljawad n’a pas non plus exclu que les deux Français aient été enlevés par "une partie qui cherche à nuire à l’amitié entre les peuples irakiens et français (...) La scène irakienne est infestée de nombreuses parties dont les intérêts sont opposés (...) et qui voudraient par cet enlèvement amener la France à changer sa position de soutien à la cause irakienne" » [2].

Dimanche 29 août 2004

Le matin, réunion de crise du gouvernement français présidée par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Les ministres des Affaires étrangères Michel Barnier, de l’Intérieur Dominique de Villepin et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres sont présents, de même que le secrétaire général de l’Elysée Philippe Bas et le secrétaire général adjoint de l’Elysée Frédéric Salat-Baroux. Pas de déclarations au sortir de la réunion.

Dominique de Villepin, le ministre de l’Intérieur, en charge des cultes, réunit en fin de matinée le bureau du Comité français du culte musulman (CFCM). Ses membres condamnent l’enlèvement. Le président du CFCM Dalil Boubakeur affirme à son arrivée que la communauté musulmane doit « se démarquer » de ces « agissements condamnables par l’islam ». A l’issue de la réunion, Dominique de Villepin déclare : « Ensemble, nous demandons leur libération à tous ceux qui détiennent une autorité ou une part de responsabilité dans le sort de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot »

Jean-Pierre Raffarin organise une seconde réunion de son cabinet. Outre Michel Barnier (Affaires étrangères), Dominique de Villepin (Intérieur) et Renaud Donnedieu de Vabres (Communication) - déjà présents le matin - François Fillon (Education nationale), Michèle Alliot-Marie (Défense) et Jean-François Copé, ministre délégué à l’Intérieur, sont convoqués.

Le Premier ministre français contacte également les présidents des deux chambres du Parlement, Christian Poncelet (Sénat) et Jean-Louis Debré (Assemblée nationale), avant de convoquer les responsables des partis politiques lundi.

A l’issue de cette deuxième réunion, il fait une déclaration à la presse : « La situation est grave. Nous sommes mobilisés avec toute notre énergie pour obtenir la libération de nos compatriotes qui sont odieusement pris en otage en Irak (...) Nous avons d’ores et déjà renforcé et nous renforcerons dans les heures qui viennent notre capacité d’initiative dans la région ». Il ajoute qu’il a « eu au téléphone l’ensemble des responsables politiques de la majorité et de l’opposition » et qu’il les « réunirait » lundi matin dans ses services. « Nous partageons ce sentiment que, face à cette épreuve, le sentiment d’unité nationale est une exigence », souligne-t-il.

En fin de journée, il est à l’Elysée.

A 18h30, déclaration du président de la République Jacques Chirac [3]. Il annonce sa décision d’envoyer Michel Barnier dans la région « afin d’y développer les contacts nécessaires et coordonner sur place les efforts de nos représentants ».

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hervé Ladsous, annonce que la première étape du ministre des Affaires étrangères français sera Le Caire, la capitale égyptienne.

Les réactions sont nombreuses au sein du mouvement associatif français. Reporters sans frontières (RSF) lance un appel à la communauté des oulémas musulmans et au grand ayatollah Ali Sistani en faveur des deux journalistes. Selon le communiqué, « il est extrêmement choquant de voir des journalistes, civils protégés par les Conventions de Genève, utilisés dans un tel chantage ». L’organisation réitère « son appel aux plus hautes autorités religieuses irakiennes, notamment à la communauté des oulémas musulmans et au grand ayatollah Ali Sistani, pour que tout soit mis en oeuvre en faveur de la libération des deux journalistes français ». Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et vice-président du CFCM, s’adresse en arabe aux ravisseurs pour demander la libération immédiate des deux journalistes.

L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), hostile à la loi sur le voile à l’école, « condamne vigoureusement cette prise d’otages » et « refuse avec la plus grande fermeté à toute force étrangère le droit de s’immiscer de la sorte dans les relations de l’islam de France avec la République ».

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, « c’est la démocratie qui est atteinte, les lois de la République qui sont visées, le vivre ensemble qui est menacé ». Il demande à « toutes les familles de pensée, les associations, les religions, de se mobiliser ».

Le président de l’UDF, François Bayrou, appelle les Français à être « solides et solidaires », estimant que « c’est la seule attitude qui puisse faire fléchir les ravisseurs barbares ».

Commentant l’enlèvement, un responsable du patriarcat orthodoxe russe qualifie d’« acte de désespoir de la civilisation laïcisée » la loi française interdisant le port du voile islamique à l’école publique. Selon le père Vsevolod Tchapline, numéro deux du département des relations extérieurs du patriarcat, sur la radio Echo de Moscou, il s’agit d’une « mesure incorrecte, (...) un acte de désespoir de la civilisation laïcisée qui perd pied et reste sans défense face à des conceptions du monde plus fortes » [4].

Plusieurs journaux italiens affirment que la vidéo de revendication de l’assassinat du journaliste Enzo Baldoni pourrait être un montage, et que l’otage avait déjà été exécuté quand elle a été diffusée, ce qui expliquerait que les négociations pour tenter d’obtenir sa libération aient soudain tourné court. Le dirigeant de la CRI, Maurizio Scelli, a chargé un de ses interlocuteurs irakien, Sajaf Al Jidi, 35 ans, ancien officier de l’armée de Saddam Hussein, de tenter de récupérer la dépouille mortelle d’Enzo Baldoni [5].

Lundi 30 août 2004

Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, déclare que la loi interdisant le port ostensible de signes religieux à l’école publique, notamment le voile islamique, « sera appliquée » comme prévu jeudi, jour de rentrée scolaire en France, en dépit de l’ultimatum des ravisseurs. « La loi sera appliquée, c’est le cadre de la loi de la République bien sûr. ».

Arrivé en Egypte, le ministre des Affaires étrangères français, Michel Barnier, lance un appel aux ravisseurs pour qu’ils libèrent leurs otages. Il annonce la venue à Bagdad du secrétaire général du Quai d’Orsay, Hubert Colin de Verdière. L’ambassadeur de France au Caire est Jean-Claude Cousseran, ancien chef de la DGSE (2000-2002), arabisant et spécialiste du Proche-Orient.

Vers midi, il est reçu par le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. A l’issue de l’entretien, ce dernier « exhorte tout le monde à en finir avec cette affaire le plus rapidement possible afin de nous épargner des conséquences dont nous pouvons nous passer » [6].

En milieu d’après-midi, Michel Barnier rencontre son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit. Une rencontre est également organisée avec le général Omar Souleimane, chef des services de renseignement égyptiens, à Alexandrie [7]. Il a également un entretien avec cheikh Youssef el-Qardaoui [8].

Arrivé à Bagdad, Hubert Colin de Verdière a « dès son arrivée, une série de contacts avec des personnalités susceptibles d’aider à trouver une solution au problème des otages », affirme à l’AFP l’ambassadeur de France à Bagdad Bernard Bajolet. Parallèlement, le directeur du bureau de Moqtada Sadr à Bagdad annonce que le dirigeant chiite a appelé à « l’arrêt des combats dans tout l’Irak et l’entrée dans le processus politique de son mouvement » [9].

D’après le secrétaire général délégué de l’UMP, François Baroin, interrogé sur France Inter, il existe « des raisons qui peuvent nourrir l’espoir. (...) Evidemment, il y a des informations que le gouvernement nous a transmises et qu’on ne peut pas diffuser. »

Le Premier ministre irakien, Iyad Allaoui, déclare que l’enlèvement des journalistes français montre qu’il « n’y a pas de neutralité possible » en, Irak et que ceux qui ne « combattent pas » aux côtés du gouvernement n’échappent pas au terrorisme. Selon lui, « les Français (...) ne peuvent pas se contenter d’adopter une position passive. Les Américains, les Britanniques et les autres nations qui se battent en Irak ne se battent pas seulement pour protéger les Irakiens, ils se battent aussi pour protéger leur propre pays ». Des attentats vont donc nécessairement survenir sur le territoire français, assure-t-il : « les attentats se produiront à Paris, à Nice, à Cannes ou à San Francisco (sic) ». Il compare ensuite l’intervention des États-Unis contre le terrorisme à la lutte qu’ils ont menée pendant la Seconde Guerre mondiale « pour éliminer Hitler ».

D’après la porte-parole adjointe du Quai d’Orsay, Cécile Pozzo di Borgo, ses propos « ne sont pas acceptables » car ils « semblent en effet jeter un doute sur la détermination de la France dans la lutte contre le terrorisme (...) La France mène sans relâche une action résolue contre ce fléau et elle a toujours apporté son soutien et sa contribution à toutes les initiatives de la communauté internationale dans ce domaine ». Par ailleurs, la France a « plaidé en permanence pour la recherche d’une solution politique » en Irak et estime que « la tenue d’élections libres et démocratiques doit permettre de réunir les conditions d’une véritable reconstruction politique et économique de l’Irak » [10].

Le soir, Al-Jazeera diffuse une vidéo dans laquelle les deux journalistes français appellent leurs compatriotes à manifester contre la loi d’interdiction du voile à l’école publique, en soulignant que leur vie est en danger : « Nous exhortons le peuple français et tout Français qui connaît la valeur de la vie (humaine) à sortir pour manifester afin de réclamer l’annulation de la loi sur l’interdiction du voile parce que notre vie est en danger », déclare Georges Malbrunot, en anglais. « J’appelle le président Chirac et le gouvernement français à montrer de bonnes intentions à l’égard du monde arabe et musulman, en abrogeant immédiatement la loi sur l’interdiction du voile », déclare en anglais Christian Chesnot. « J’exhorte les citoyens français à manifester contre cette loi et à demander à l’abroger parce que c’est une loi inique et erronée. Si elle n’est pas annulée, nous risquons de le payer de notre vie. C’est une question de temps, peut-être de minutes et nous ferons partie des morts », ajoute-t-il. Selon la chaîne de télévision qatarie, l’ultimatum est repoussé de 24 heures « pour répondre au souhait des deux otages de faire parvenir leur voix à leur peuple et au gouvernement » [11].

Jacques Chirac part pour Scotchi, où il doit rencontrer Vladimir Poutine et Gerhard Schröder. Son départ a été retardé à cause de la crise des otages. Son retour est prévu mardi après-midi.

Dans la nuit, le président du Conseil français du culte musulman Dalil Boubakeur demande aux musulmans de se rassembler mardi à la mosquée de Paris pour y demander la libération des otages français.

Un peu plus tard encore pour cause de décalage horaire, la Maison Blanche dénonce l’enlèvement de deux journalistes français, par la voix du porte-parole Scott McClellan, qui s’exprime en marge d’un déplacement électoral du président George W. Bush dans le New Hampshire. Selon lui cet épisode démontre « la véritable nature de l’ennemi en Irak. Ils s’en prennent à des civils innocents afin d’essayer de justifier leur cause, mais il n’y a pas de justification à cela. Ils essaient d’affaiblir la volonté de la communauté internationale. Ils ne réussiront pas à affaiblir la nôtre ».

31 août 2004

Jean-Pierre Raffarin préside une réunion de crise à 11h30. Y sont conviés les ministres de l’Education nationale François Fillon, de la Défense Michèle Alliot-Marie, de l’Intérieur Dominique de Villepin, de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres et le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé. Le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, est représenté par son directeur de cabinet Pierre Vimont.

Pendant ce temps, Michel Barnier rencontre à Amman, en Jordanie, son homologue Marwan Moasher, ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie.

Au terme de cette rencontre, il réitère son appel pour la libération des otages [12]. Le roi Abdallah II déclare que le Jordanie va « multiplier les contacts avec les parties irakiennes concernées pour assurer la libération des journalistes français ». D’après le ministre des Affaires étrangères, Marwan Moasher, la Jordanie « a déjà entamé des contacts avec des groupes en Irak, à travers son ambassade à Bagdad (...).En raison de ses récents problèmes avec la prise d’otages jordaniens en Irak, nous avons établi des contacts avec différents groupes en Irak qui peuvent influer sur la situation ».

En fin de journée, il retourne discrètement en Egypte où il s’entretient avec son homologue allemand, Joschka Fischer, dans un grand hôtel d’Alexandrie. Michel Barnier s’entretient également avec le Premier ministre palestinien, Ahmed Qureih [13]. Aucune information n’a filtré sur le contenu des consultations.

Jacques Chirac commence ses entretiens avec le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Gerhard Schröder. Il y renouvelle son appel à la libération des deux journalistes [14]

Dans l’après-midi, le ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin se rend à la mosquée de Paris « à l’invitation » de son recteur Dalil Boubakeur, pour « s’unir aux efforts de la communauté musulmane de France » pour la libération des otages français. Ce dernier défend la politique français vis-à-vis de l’Irak et de l’islam au cours d’une prière à laquelle assistait également le maire de Paris Bertrand Delanoë. Il propose l’envoi à Bagdad d’une délégation des musulmans de France pour discuter avec les ravisseurs. Dominique de Villepin s’adresse ensuite aux centaines de musulmans réunis et salue « l’unité que vous incarnez, que vous manifestez », avant d’évoquer « l’image de la France rassemblée, autour de ses valeurs, de ses idéaux » pour « le droit, la justice, la souveraineté des peuples, la paix ». D’après l’AFP, « à l’issue de la prière et des allocutions, M. de Villepin s’est isolé avec les familles des otages » [15].

La chaîne satellitaire arabe Al Arabiya, citant des sources non-identifiées, annonce à la mi-journée que la libération des deux journalistes est « imminente ». « Il s’agit de rumeurs, nous ne pouvons confirmer et continuons à nous mobiliser », indique à l’AFP la porte-parole adjointe du ministère, Cécile Pozzo di Borgo [16].

Le Comité des oulémas musulmans admet ne pas avoir pu entrer en contact avec le groupe détenant les deux journalistes français et dit craindre que cet enlèvement « n’aboutisse à leur exécution ». Le porte-parole du Comité, cheikh Mohammad Bachar al-Faidhi, affirme lors d’une conférence de presse qu’« il est fort regrettable que nous n’ayons pas de canal direct pour contacter les ravisseurs » [17].

Le soir même, douze travailleurs népalais détenus par le groupe islamiste Ansal Al-Sunna sont exécutés, égorgés ou tués par balle. Le porte-parole de la présidence égyptienne Majed Abdel Fattah affirme que son pays « usera de tous ses contacts et relations avec les chefs de tribus et les dignitaires religieux en Irak pour tenter d’obtenir la libération des deux journalistes français ainsi que du ressortissant français toujours retenu en otage en Irak, Mohamed Ali Sanad ».

Les soutiens internationaux à la France

29 août

France

Reporters sans frontières (RSF) lance un appel à la communauté des oulémas musulmans et au grand ayatollah Ali Sistani en faveur des deux journalistes. Selon le communiqué, « il est extrêmement choquant de voir des journalistes, civils protégés par les Conventions de Genève, utilisés dans un tel chantage ». L’organisation réitère « son appel aux plus hautes autorités religieuses irakiennes, notamment à la communauté des oulémas musulmans et au grand ayatollah Ali Sistani, pour que tout soit mis en oeuvre en faveur de la libération des deux journalistes français ». Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et vice-président du CFCM, s’adresse en arabe aux ravisseurs pour demander la libération immédiate des deux journalistes.

L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans et hostile à la loi sur le voile à l’école, « condamne vigoureusement cette prise d’otages » et « refuse avec la plus grande fermeté à toute force étrangère le droit de s’immiscer de la sorte dans les relations de l’islam de France avec la République » ".

Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, « c’est la démocratie qui est atteinte, les lois de la République qui sont visées, le vivre ensemble qui est menacé ». Il demande à « toutes les familles de pensée, les associations, les religions, de se mobiliser ».

Le président de l’UDF, François Bayrou, appelle les Français à être « solides et solidaires », estimant que « c’est la seule attitude qui puisse faire fléchir les ravisseurs barbares ».

Monde

Condamnation des Frères musulmans. Badr Mohammed Badr, directeur de la revue de la confrérie Afaq Arabiya (Horizons arabes) « n’exclue pas qu’il se trouve derrière les jeunes (preneurs d’otages, ndlr) qui agissent sans objectif précis, une autre partie (étrangère, ndlr) voulant impliquer la France dans cette affaire [irakienne], dans un sens contraire à ses orientations politiques nationales » [18].

Commentant l’enlèvement, un responsable du patriarcat orthodoxe russe qualifie d’« acte de désespoir de la civilisation laïcisée » la loi française interdisant le port du voile islamique à l’école publique. Selon le père Vsevolod Tchapline, numéro deux du département des relations extérieurs du patriarcat, sur la radio Echo de Moscou, il s’agit d’une « mesure incorrecte, (...) un acte de désespoir de la civilisation laïcisée qui perd pied et reste sans défense face à des conceptions du monde plus fortes ».

Un groupe salafiste irakien, le Comité Irchad wal-Fatwa, appelle les ravisseurs de deux journalistes français en Irak à les libérer « en reconnaissance de la position de la France », opposée à l’intervention états-unienne dans ce pays.

Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat appelle à la « libération immédiate » des deux journalistes français enlevés en Irak, d’après un communiqué de son bureau. « Au nom du peuple palestinien et de la direction palestinienne, j’appelle instamment à la libération des journalistes français, que leur vie soit épargnée et qu’ils soient libérés aussi vite que possible », déclare M. Arafat dans un appel aux ravisseurs. « Ces journalistes aident la cause irakienne et la cause palestinienne », poursuit le dirigeant palestinien. Il conclue : « nous voulons des garanties pour nos amis qui soutiennent notre combat » [19].

30 août 2004

France

Rassemblement d’un millier de personnes en fin d’après-midi à Paris en solidarité avec les deux journalistes français, à l’initiative de Jean-Louis Debré et Christian Poncelet, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. On y trouve de simples manifestants, des journalistes (RSF), des élus de droite et de gauche et des dignitaires religieux (Mgr Jean-Marie Lustiger, cardinal-archevêque de Paris, ainsi que Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman). Il s’agit d’« affirmer notre solidarité à l’égard des deux journalistes et de leurs familles dans cette épreuve, et de montrer que, lorsque ce qui est en cause c’est la liberté, les Français savent dépasser les querelles partisanes et se rassembler pour défendre leurs convictions », affirme M. Debré.
Présente également, Leïla Shahid, représentante de l’OLP en France, se déclare « bouleversée » par l’enlèvement. « On n’a jamais vu les Français aussi unis de quelque bord qu’ils soient », ajoute-t-elle, saluant la réaction « fantastique » de la population.
D’autres rassemblements de même nature ont lieu ailleurs en France, notamment à Strasbourg.

Amnesty International-section française (AISF) réclame dans un communiqué la libération des otages civils en Irak, disant « craindre particulièrement pour la sécurité des deux journalistes français » retenus.

L’association SOS Racisme annonce dans un communiqué le lancement d’une pétition en signe de soutien aux deux journalistes français, appelant toute la « communauté nationale » à rejeter le « chantage » exercé par les ravisseurs. « Nous, signataires de cet appel, avons pu avoir des divergences sur la loi relative à la laïcité. Mais nous n’acceptons pas que ce débat, qui concerne les citoyens français, serve de quelconque prétexte à un chantage exercé sur la France et sur la vie de ses ressortissants (...) », indique le texte de l’association. « Notre meilleure arme contre le terrorisme, c’est notre solidarité indéfectible dans les moments de crise », poursuit le texte.

Monde

Le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, lance un appel à la libération des deux otages : « Au travers de la vie de ces citoyens européens, sont de nouveau en jeu la liberté d’expression mais aussi les valeurs de tolérance et de respect de l’autre auxquelles tous les Européens sont attachés ».

La porte-parole du gouvernement jordanien Asma Khodr dénonce l’enlèvement, estimant que de tels actes ne servent « ni les causes des Arabes, ni celles des musulmans ».

La télévision satellitaire qatariote Al-Jazeera condamne l’enlèvement et l’exécution de journalistes et réclame la « libération immédiate » des deux reporters français. C’est la première fois que la télévision qatariote, accusée par les autorités irakiennes d’inciter à la violence en diffusant des vidéos de groupes armés, condamne officiellement et spécifiquement les enlèvements et exécutions de journalistes. « La chaîne Al-Jazeera condamne le meurtre, l’enlèvement et les restrictions auxquelles sont soumis les journalistes en Irak, et réclame la libération immédiate des reporters enlevés », affirme le bureau du directeur de la chaîne dans un communiqué transmis à l’AFP [20].

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) appelle les islamistes irakiens à faire preuve de retenue à quelques heures de l’expiration de l’ultimatum qu’ils ont lancé à la France.

A Djeddah, en Arabie saoudite, le secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) Abdelwahed Belkeziz estime que le rapt des journalistes est « préjudiciable à l’islam et aux musulmans ».

Mohammad Hussein Fadlallah, une autorité de l’islam chiite, exprime le même point de vue à Beyrouth, affirmant que la religion interdit de lier le rapt à la loi sur le voile en France.

Toujours à Beyrouth, un congrès de quelque 300 opposants irakiens affirme ne pas voir « quel lien il peut y avoir entre la lutte contre l’occupation et l’exercice d’un chantage contre la France qui s’est toujours tenue aux côtés du peuple irakien ».

Mohamad Al-Hindi, un des principaux chefs du mouvement radical palestinien Jihad islamique, appelle les ravisseurs des deux Français à les libérer car « ils sont des amis du peuple palestinien et ont visité la Palestine plusieurs fois ». Il estime que « la question du voile ne se règle pas de cette manière, surtout que la position de la France sur l’occupation américaine de l’Irak s’est démarquée de celle des autres Européens ».

Yasser al-Serri, directeur de l’Observatoire islamique, basé à Londres, appelle à la libération des journalistes pour « servir l’islam ». « Nous exhortons les ravisseurs à libérer les deux journalistes (...) qui par leur travail sont en train de dénoncer les crimes américains en Irak », déclare al-Serri, dont l’institution défend les musulmans dans le monde entieret jouit d’une notoriété certaine auprès des islamistes. Le mufti de Syrie, cheikh Ahmed Kaftaro, et le guide suprême des Frères musulmans égyptiens, condamnentégalement cet acte.

Enfin, au Maroc, le mouvement islamiste Unification et Réforme (MUR) qualifie le rapt d’« acte criminel » [21].

La Maison-Blanche dénonce l’enlèvement de deux journalistes français, par la voix du porte-parole Scott McClellan, qui s’exprime en marge d’un déplacement électoral du président George W. Bush dans le New Hampshire. Selon lui cet épisode démontre « la véritable nature de l’ennemi en Irak. Ils s’en prennent à des civils innocents afin d’essayer de justifier leur cause, mais il n’y a pas de justification à cela. Ils essaient d’affaiblir la volonté de la communauté internationale. Ils ne réussiront pas à affaiblir la nôtre » [22].

Le Cheikh Abdessatar Abdeljawad, du Comité des oulémas musulmans, assure que « si [les journalistes français] sont exécutés, seul l’ennemi occupant profitera de cette opération, en créant une brèche entre la France et l’Irak ».

La télévision du Hezbollah chiite libanais, Al-Manar, juge que le rapt de journalistes en Irak est une « pratique erronée » et exhorte les ravisseurs à sauvegarder la vie des deux Français pris en otages. « Les journalistes en Irak et toute la presse internationale ont reçu un nouveau coup dur avec le rapt des deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, confortant la série de meurtres, d’enlèvements et de restrictions imposées aux journalistes en Irak », estime la direction d’Al-Manar dans un communiqué parvenu à l’AFP [23]. « Al-Manar dénonce avec force les pratiques erronées contre les journalistes de quelque partie qu’elles proviennent et juge que leur protection et la facilitation de leur tâche sont un grand service à rendre à la cause irakienne », ajoute le texte. « Al-Manar insiste sur la nécessité de sauvegarder la vie des journalistes, de les protéger et de faciliter leur tâche », conclue le texte de l’organe du Hezbollah, qui a récemment obtenu du Conseil d’Etat français un délai jusqu’au 1er octobre pour se mettre en règle avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui demandait l’arrêt de sa diffusion en France [24].

Le mouvement radical palestinien Hamas affirme dans un communiqué être « très inquiet » à la suite de l’enlèvement des deux journalistes français. « Nous appelons l’Armée islamique en Irak à relâcher rapidement les deux journalistes et nous pensons qu’une telle décision aura des répercussions positives sur les positions politiques de la France au niveau populaire et officiel à l’égard des causes palestinienne et irakienne », souligne le Hamas [25].

Par ailleurs, le PDG de la télévision satellitaire ANB Boutros el-Khoury, déplore dans un communiqué « l’acte lâche de prise en otage des deux journalistes français » et exprime l’espoir de « les voir en liberté le plus tôt possible afin de reprendre leur mission sacrée ».

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) dénonce également l’enlèvement : « Le droit international interdit les crimes fondamentaux que toute religion et toute culture condamnent aussi », relève Sarah Leah Whitson, directrice de la section Moyen-Orient de HRW. « "Prendre des otages à des fins politiques comme dans tout autre but, constitue le genre de crime le plus grave ».

31 août 2004

Au Parlement européen, 160 députés signent une pétition lancée par l’eurodéputé socialiste néerlandais Thijs Berman pour demander « la libération immédiate des deux journalistes français pris en otage, Christian Chesnot et Georges Malbrunot et de tous les autres otages en Irak ». Le président de l’assemblée européenne, l’Espagnol Josep Borrell, appelle « les ravisseurs à libérer leurs otages au nom du Parlement européen tout entier et des peuples qu’il représente. (...) Quelle que soit son origine, le terrorisme n’a qu’un but : tuer la liberté d’expression et celle de penser ».

Le Conseil consultatif sunnite, un important groupe salafiste irakien, appelle implicitement les ravisseurs à libérer leurs otages en reconnaissance de l’opposition française à l’intervention anglo-états-unienne au printemps 2003. « Les combattants de la résistance irakienne doivent peser le pour et le contre afin de choisir la solution la moins nuisible et la plus conforme à la Charia (loi islamique) qui est la source d’inspiration des moudjahidine (combattants musulmans) », affirme l’organisation dans un communiqué parvenu à l’AFP [26]. Le texte rend également hommage à la position française contre l’invasion du printemps 2003 et au travail des journalistes français. « Au moment où l’Irak est le théâtre de complots de conspirations visant à diviser le pays, nous savons qu’il y a des peuples et des gouvernements en Europe qui comprennent notre juste cause et se tiennent aux côtés de l’Irak, spécialement la France, une nation ayant des relations amicales avec nous depuis des décennies et qui a refusé de participer à l’occupation, souligne le Conseil.

Qazi Hussain Ahmed, chef du plus important parti islamiste pakistanais, le Jamaat-i-Islami, condamne l’enlèvement de deux journalistes français en Irak et appelle leurs ravisseurs à les libérer. Tout en émettant le souhait de voir le gouvernement français « réviser » la loi sur le voile, il affirme qu’« enlever ou tuer quelqu’un pour obtenir satisfaction n’est pas une solution et je ne le soutiens pas ».

L’Union fédérale des journalistes du Pakistan (PFUJ) condamne également l’enlèvement des deux journalistes français et dénoncé une atteinte à la liberté de la presse [27].

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Hamid-Reza Asefi a déclaré à l’agence officielle Irna que Téhéran condamnait l’enlèvement des deux journalistes. En effet, selon lui, « De tels agissements pour faire valoir son point de vue sont incompatibles avec les normes internationalement reconnues et sont condamnables » [28]. « Les valeurs humaines et les principes islamiques n’approuvent pas de telles méthodes », a-t-il ajouté. L’Armée islamique en Irak a revendiqué l’enlèvement du diplomate iranien Fereydoun Jahani, disparu le 4 août 2004 sur la route entre Bagdad et Kerbala. Selon la télévision iranienne, l’organisation menace de « châtier » le ressortissant iranien si Téhéran ne libère pas 500 prisonniers de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1980 et 1988. Elle accuse également l’Iran d’ingérence dans les affaires irakiennes. L’ultimatum expirait mi-août, et on est sans nouvelle du diplomate depuis. La République islamique assure cependant qu’il est en bonne santé, sans révéler d’où elle tient cette information.

Qu’il s’agisse du quotidien libanais An Nahar, ou du journal émirati Al-Khaleej qui affirme que l’enlèvement « sert la thèse parrainée par le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair, et à travers eux, (le Premier ministre israélien) Ariel Sharon : que tout Arabe et musulman est un terroriste », la presse arabe est unanime à condamner l’enlèvement. Le quotidien de Dubaï, Al-Bayane évoque l’existence de « mains malignes en Irak », dont « les services de renseignements israéliens, et d’autres oeuvrant pour déformer l’image de la résistance et attiser la haine envers les musulmans », ce qui portera particulièrement « atteinte aux musulmans de France » [29].

Le cheikh Mohamed Sayed Tantaoui, imam d’Al-Azhar et plus haute autorité religieuse sunnite, condamne la prise d’otages, d’après l’agence égyptienne Mena. D’après l’agence, l’imam estime que « cet acte contredit toutes les règles de la religion musulmane tolérante qui appelle au respect de la vie humaine, notamment des innocents ».

L’ouléma cheikh Ahmed Al-Qoubaïssi, l’une des plus hautes autorités morales de la communauté sunnite irakienne, affirme que l’enlèvement de Christian Chesnot et Georges Mabrunot « est indéniablement un crime » et que « si, par malheur, les journalistes étaient exécutés, ce serait une catastrophe pour l’Irak, l’islam et pour la résistance, qui disparaîtrait sans laisser de trace ». « C’est un acte criminel, je commence à croire que les ravisseurs sont des membres du Mossad », a-t-il déclaré, avant d’indiquer qu’il avait demandé à transmettre un message aux ravisseurs affirmant qu’une exécution des journalistes signifierait que « leurs rangs sont infiltrés », car l’exécution ne profiterait « qu’aux juifs et aux Américains » [30].

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, appelle à une « libération immédiate » des deux Français, George Malbrunot et Christian Chesnot, tout comme le Conseil central des musulmans en Allemagne et son vice-président, Muhammad Aman Hobohm.

Le ministre des Affaires étrangères britannique, Jack Straw, affirme qu’il a envoyé un message de soutien à son homologue français Michel Barnier. « Ce n’est pas à moi de spéculer sur ce que fait le gouvernement français, mais la position du gouvernement britannique est que l’on ne doit jamais céder aux preneurs d’otages ou à tout autre chantage car l’on aboutit toujours à une situation pire », déclare-t-il.

Le Hezbollah chiite libanais réclame la libération « le plus tôt possible » des deux journalistes français retenus en otages par un groupe islamiste qui exige l’annulation d’une loi sur le voile islamique en France. « L’intérêt, selon tous les critères, est de rendre la liberté aux deux journalistes français afin que l’attention soit concentrée essentiellement sur la crise de l’occupation de l’Irak », affirme le Hezbollah dans un communiqué transmis à l’AFP. « Le Hezbollah appelle les ravisseurs à relâcher (les journalistes, ndlr) car il y va de l’intérêt du peuple irakien, d’autant plus que la France s’est distinguée par une position différente de celle de l’occupant américain et qu’elle prend en considération les intérêts des musulmans en France », ajoute le texte [31].

Un groupe islamiste irakien connu, le « Jamaat al-Tawhid al-Islamiya » (Groupe de l’unification islamique), appelle les ravisseurs à « libérer immédiatement » les journalistes français en réponse « aux cris de millions de musulmans », dans un communiqué publié sur un important site islamiste.

Le dirigeant libyen Mouammar Khadafi dénonce la prise en otage des deux Français et appelle les Irakiens à « protéger les Français », dans un discours prononcé à l’occasion du 35e anniversaire de son accession au pouvoir le 1er septembre 1969.

DOSSIER SPÉCIAL : LES OTAGES FRANCAIS EN IRAK
Décryptage, revendication affichée et enjeux cachés de l’enlèvement
Le vrai-faux retrait philippin, ou la fabrication de « l’Armée islamique en Irak »
Chronologie de la prise en otage de Christian Chesnot et Georges Malbrunot
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[1Le texte de la revendication est disponible ici.

[2« Le Comité des oulémas appelle à la libération de deux journalistes français », AFP, 28 août 2004.

[3Le texte de son intervention est consultable ici.

[4« Les orthodoxes russes critiquent l’interdiction du voile en France », AFP, 29 août 2004.

[5« La revendication de l’enlèvement d’Enzo Baldoni », AFP, 29 août 2004.

[6« Amr Moussa appelle à la libération des deux otages français en Irak », AFP, 30 août 2004.

[7« Irak : appel solennel de Barnier à la libération des deux otages français », par Hassen Zenati, AFP, 30 août 2004.

[8« Le cas des otages français suscite un mouvement sans précédent dans l’islam », par Indalecio Alvarez, AFP, 31 août 2004.

[9« Les otages appellent à l’annulation de la loi, nouveau délai », AFP, 31 août 2004.

[10« Les déclarations du Premier ministre irakien ne "sont pas acceptables" pour Paris », AFP, 30 août 2004.

[11« Les otages appellent à l’annulation de la loi, nouveau délai », AFP, 31 août 2004.

[12Le texte de cette déclaration peut être consulté ici.

[13« Les ministres des AE allemand et français se rencontrent à Alexandrie », AFP, 31 août 2004.

[14Le texte de sa déclaration peut être consulté ici.

[15« Unité nationale et prières à la grande mosquée de Paris pour les otages », par Jean-Michel Cadiot, AFP, 31 août 2004.

[16« Otages : Expiration du deuxième ultimatum, rumeurs contradictoires », AFP, 31 août 2004.

[17« Otages : le Comité des oulémas avoue son impuissance et craint une issue fatale », AFP, 31 août 2004.

[18« Les Frères musulmans dénoncent l’enlèvement de civils en Irak », AFP, 29 août 2004.

[19« Yasser Arafat appelle à la "libération immédiate" des journalistes français », AFP, 29 août 2004.

[20« Al-Jazira condamne l’enlèvement et l’exécution de journalistes », AFP, 30 août 2004.

[21« Levée de boucliers dans le monde arabe contre le rapt de deux Français », AFP, 30 août 2004.

[22« La Maison-Blanche dénonce l’enlèvement des journalistes français », AFP, 30 août 2004.

[23« La TV du Hezbollah exhorte les ravisseurs à épargner la vie des journalistes », AFP, 30 août 2004.

[24Voir « CSA : le censeur supérieur de l’audiovisuel », Voltaire, 20 août 2004.

[25« Le Hamas appelle à la libération immédiate des deux otages français en Irak », AFP, 31 août 2004.

[26« Une seconde formation salafiste demande la libération des otages français », AFP, 31 août 2004.

[27« Le principal parti islamiste appelle à la libération des otages français », AFP, 31 août 2004.

[28« Téhéran condamne l’enlèvement de deux journalistes français en Irak », AFP, 31 août 2004.

[29« La presse arabe condamne et s’interroge sur les motivations des ravisseurs », AFP, 31 août 2004.

[30« Otages français en Irak : un "crime" contraire à l’islam (cheikh Qoubaïssi) », AFP, 31 août 2004.

[31« Le Hezbollah appelle à la libération rapide des deux otages français », AFP, 31 août 2004.