Selon un rapport de la Banque Mondiale, cité par Haa’retz, la crise économique en Palestine est directement due aux entraves à la liberté de circulation et d’accès à certaines zones de Cisjordanie – près de 50 % de ce territoire est inaccessible aux Palestiniens, d’après le rapport – mises en place par Israël. La liberté de circulation des Palestiniens en Cisjordanie est « l’exception et non la règle », affirme-t-il, ce qui va à l’encontre des accords signés entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement israélien. Le nombre d’obstacle physique – check points, barrages routiers, portails – augmentent encore et toujours, et éclatent le territoire en zones de plus en plus petites et déconnectées les unes des autres.

Mais le rapport précise également que « si les obstacles physiques sont les manifestations visibles du bouclage, les moyens utilisés pour limiter la circulation des Palestiniens sont en fait bien plus complexes, et se fondent sur une série de pratiques administratives et de politiques d’autorisations qui limitent la liberté des Palestiniens de retourner à leur domicile, trouver du travail, investir et sortir des limites administratives de leurs communes ».

La Banque Mondiale ajoute : « L’effet combiné de ces obstacles physiques et administratifs est la division de la Cisjordanie en trois segments (nord, centre et sud), plus dix autres segments ou enclaves, les Palestiniens devant passer par des check points pour aller et venir de l’un à l’autre. En pratique, l’effet de cette économie mise en pièces est que, chaque jour, tout déplacement vers l’école, le lieu de travail, les magasins, les centres médicaux et les terres agricoles est soumis à l’incertitude et à l’arbitraire. »

Tous ces obstacles augmentent les coûts et les risques pour le transport de marchandise, et freinent l’activité économique. La Banque Mondiale estime que les Palestiniens sont empêchés d’accéder à près de 700 km de routes en Cisjordanie, et que les démarches administratives et les check points « créent une incertitude importante, des coûts et des risques supplémentaires pour le transport des marchandises », et jouent donc un rôle dissuasif pour l’économie palestinienne.

En conclusion, le rapport indique que « ce n’est qu’après un réexamen de fond de toute la politique des bouclages que le secteur privé palestinien pourra redémarrer et nourrir une croissance durable ».