Les rumeurs d’une conspiration juive sont courantes à Washington. Aujourd’hui, elle font suite à des fuites émanant du FBI affirmant que l’analyste du Pentagone Lawrence Franklin avait fourni des informations classifiées concernant l’Iran à Israël via l’AIPAC. Depuis ces fuites, le Washington Post et le Los Angeles Times multiplient les « révélations » laissant entendre que la « conspiration » est encore plus large qu’elle ne fut initialement révélée.
En Israël, on estime que ce scandale est le fruit de la concurrence entre les néo-conservateurs et leurs opposants, ceux-ci voulant retrouver l’influence perdue après le 11 septembre. À chaque élection présidentielle états-unienne, l’intégrité d’Israël est remise en cause. Cela est surtout dû à la concurrence politique entre les candidats, pas à l’antisémitisme. En 2000 et en 1997, des affaires similaires avaient éclaté et aujourd’hui, plus personne ne s’en souvient.
Il y a de nombreuses raisons de croire que cette affaire se dégonflera après les élections : les fuites viennent vraisemblablement des partisans de John Kerry, mais celui-ci est un partisan d’Israël tout comme W. Bush et il est douteux que, quelle que soit l’issue des élections, ces hommes rompent les relations avec Israël. En outre, les juifs états-uniens sont avant tout fidèles aux Etats-Unis, même s’ils ont un attachement à Israël. Jonathan Pollard était l’exception qui confirme la règle. De même l’AIPAC est un lobby pro-israélien, mais il est avant tout américain. Enfin, il est normal qu’à Washington des gens se rencontrent, mais cela ne signifie pas qu’ils échangent des informations confidentielles.
L’ « affaire » Franklin va bientôt rejoindre les autres « affaires ».

Source
Jerusalem Post (Israël)

« The scandal that isn’t », par Avinoam Bar Yosef, Jerusalem Post, 7 septembre 2004.