La situation au Darfour est la crise humanitaire la plus grave au monde, mais la communauté internationale continue de traiter cela comme une simple crise humanitaire, sans traiter des causes politiques et si on en tient pas compte, cette crise ne se terminera pas. Avec ou sans forces de maintien de la paix, ce que nous avons vu au Soudan est l’amorce d’une crise interminable.
La réponse internationale, conduite par les États-Unis, a sauvé de nombreuses vies et doit être poursuivie. Nous avons accompagné des travailleurs humanitaires dans cette région et nous avons pu constater que leur mission est extrêmement dangereuse. Les efforts entrepris sont trop faibles et on peut s’alarmer de l’attitude des riches pays arabes qui ne font rien pour régler la situation. Les observateurs constatent que les populations africaines sont prises pour cibles par les milices Janjawid, majoritairement arabes, soutenues par Khartoum dont l’objectif est la destruction des réseaux de villages qui servent de bases aux mouvements rebelles soutenus par l’Érythrée et trouvant refuge au Tchad. Quand nous avons été accueillis par les dirigeants des mouvements rebelles, ils nous ont déclaré vouloir plus de fonds du pouvoir central pour leur région et plus d’autonomie, mais n’ont jamais parlé d’indépendance.
Les plus grands efforts pour régler cette crise sont vendus de l’Union africaine et de son président, le président nigérian Olusegun Obasanjo, qui poursuit les négociations et appelle à plus de déploiement de forces. Colin Powell et Kofi Annan se sont rendus au Darfour, ce qui est un signe fort, mais il faut aller plus loin, aider davantage l’Union africaine en déployant une assistance en provenance des États-Unis et de l’OTAN.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Help the African Union », par Richard Holbrooke et Jon Corzine, Washington Post, 9 septembre 2004.