Tendances et événements régionaux

Le Sunday Globe états-unien, connu pour ses liens avec les services de renseignements israéliens, a révélé que le nouveau ministre de la Défense, Ehud Barak, apprête à envoyer 20000 soldats à Gaza pour écraser le Hamas. Pendant ce temps, les médias internationaux ont rapporté les dossiers que Premier ministre israélien, Ehud Olmert, évoquera avec le président George W. Bush : déployer une force internationale à la frontière libano-syrienne et apporter tout le soutien nécessaire au cabinet de crise palestinien présidé par Salam Fayyad et dont la tâche est, selon Mahmoud Abbas, d’isoler le Hamas et de l’écraser.
Une source diplomatique précise que ces points constituent le plan d’action de ce qui est appelé le Rice Group, en allusion aux chefs des services de renseignements saoudien, égyptien, jordanien et émirati, qui se sont réunis à plusieurs reprises sous la direction de Mme Condoleezza Rice ces sept derniers mois. Selon certaines informations, des responsables du renseignement israélien auraient participé à quelques-unes de ces réunions.
Le plan du Rice Group a reçu un coup dur après la défaite des services de sécurité palestiniens à Gaza. Aussi, les Israéliens ont-ils décidé de bouger pour tenter de briser le Hamas. Pendant ce temps, le Rice Group tente d’isoler la Résistance libanaise de diverses manières.

Presse Internationale

Les agences de presse internationales ont mis en exergue la position de Téhéran selon laquelle le gouvernement d’urgence mis en place par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas est « contraire à la démocratie ».
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mehdi Mostafavi a déclaré que « la création d’un gouvernement d’urgence palestinien est contraire à la démocratie et accentue les tensions politiques en Palestine occupée ». « Nous avons toujours conseillé aux groupes palestiniens de mener des discussions pour renforcer le gouvernement d’Ismaïl Haniyeh car nous estimons que les actions qui affaiblissent ce gouvernement ne sont pas utiles », a-t-il ajouté.
C’est la première fois que l’Iran dénonce aussi ouvertement la décision de Mahmoud Abbas. Il soutient le gouvernement de M. Haniyeh depuis le début de la crise. « La mise en place d’un autre gouvernement au côté du gouvernement d’Ismael Haniyeh affaiblit la Palestine et c’est ce que veut le régime sioniste. Les divisions dans les rangs palestiniens ne peuvent que réjouir les partisans du régime sioniste, notamment les États-Unis », a ajouté M. Mostafavi.
L’Iran a réitéré dimanche son appel à l’unité des Palestiniens, notamment entre les mouvements du Fatah et Hamas, après que ce dernier eut pris le contrôle de la bande de Gaza, un territoire pauvre de 1,5 million d’habitants, désormais coupé du monde.
L’Iran a toujours soutenu le Hamas et a fourni plusieurs centaines de millions de dollars d’aide financière au gouvernement palestinien limogé, dominé par le mouvement islamiste.

MAARIV (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
Michael Williams, l’émissaire du secrétaire général des Nations unies au Moyen-Orient, a remis aux responsables israéliens un message des dirigeants syriens affirmant que Damas était prêt à reprendre les négociations de paix avec l’État hébreu sans conditions. Ce message a été remis au Premier ministre israélien. Ehud Olmert. Un porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères a fermement démenti cette information ainsi que la nouvelle parue dans le quotidien libanais al-Moustaqbal sur des rencontres entre le chef de la diplomatie syrienne et des officiels israéliens à Washington.

La presse israélienne dans son ensemble a d’autre part rapporté que le ministre israélien de l’Infrastructure, Benyamin Ben Eliezer, a attaqué tous les dirigeants israéliens dans son témoignage devant la commission Winograd chargée d’enquêter sur la guerre du Liban. Les critiques du ministre se sont essentiellement concentrées sur le Premier ministre Ehud Olmert et le ministre de la Défense sortant, Amir Peretz. Il n’a pas épargné non plus l’ancien chef d’état-major le général Dan Halutz qui n’avait pas, selon lui, les compétences requises pour occuper ce poste, l’accusant d’avoir induit en erreur le chef du gouvernement.

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
Les Nations unies examinent la possibilité de rendre publiques les cartes des fermes de Chebaa dans l’objectif de demander à Israël de se retirer de ces territoires revendiqués par le Liban. D’autre part, Israël a fait assumer au Liban la responsabilité du tir des roquettes katiouchas contre Kyriat Shmona, dimanche. L’État hébreu a été informé par des responsables de la Finul que la force internationale ne cherchera pas à empêcher ce genre d’opérations à l’avenir car cela ne fait pas partie de ses compétences.

Presse arabe


AL-BAYAN (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
La différence entre la première initiative arabe et celle qui est actuellement menée par la délégation de la Ligue conduite à Beyrouth par Amr Moussa est que le blocage, il y a quelques mois, a provoqué une montée de la tension au Liban et a compliqué la situation. Mais s’il y a échec cette fois aussi, le Liban va carrément se s’enfoncer dans un tunnel sombre marqué par des dissensions sans précédents.

AL-WATAN (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
Le roi Abdallah Ben Abdel Aziz d’Arabie saoudite a entamé une visite officielle de 48 heures en Espagne, première étape d’une tournée européenne au cours de laquelle il rencontrera notamment les présidents français et polonais.
Son déplacement en France, le 21 juin, précédera une conférence qui aura lieu à Paris et qui visera à mettre un terme à la crise politique que traverse actuellement le Liban.
Le roi Abdallah se rendra ensuite en Pologne pour ce qui sera la première visite officielle d’un chef d’État saoudien en exercice dans ce pays depuis 1980.
Sur le chemin du retour, le roi Abdallah a prévu de se rendre en Égypte et en Jordanie entre le 25 et le 28 juin, selon des sources diplomatiques à Ryad.
Dans un entretien publié lundi par le quotidien El Pais, le roi Abdallah a appelé à un « règlement pacifique » de la crise du nucléaire iranien, « loin de la tension et de la nervosité » actuelles.
« Un programme nucléaire dans la région est un poids de plus qui pèse sur elle », a souligné le roi Abdallah, ajoutant qu’il était en faveur de « la non prolifération des armes nucléaires », mais estimant aussi que « tous les pays ont droit à un usage pacifique de l’énergie nucléaire en accord avec les normes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Il s’est déclaré par ailleurs, « énormément préoccupé » par les conflits du Proche-Orient. « Mes craintes sont similaires à celles de tous les gens raisonnables : que la poursuite de tous ces conflits ne provoque un éclatement qui ne se limite pas à la zone mais atteigne des dimensions mondiales », a-t-il dit

AL-KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
N’aurait-il pas été plus honorable et utile pour le peuple palestinien de poursuivre l’Intifada des pierres plutôt que de sombrer dans la tragédie des affrontements internes. Ces combats sont dus à la prolifération des armes aux mains de touts les organisations qui avaient prétendu que leurs arsenaux ne seraient utilisés que pour lutter contre Israël. L’Intifada des pierres avait offert un modèle inégalé de la possibilité de vaincre la superpuissance israélienne par la force de la volonté.

Résumés des journaux télévisés des médias arabes

La formation d’un nouveau cabinet par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, était au centre de l’info des chaînes satellitaires arabes. Ainsi que les réactions arabes et internationales à l’égard de la création de ce gouvernement.

AL-JAZEERA (CHAINE QATARI)
Le gouvernement d’urgence palestinien s’est réuni pour la première fois à Ramallah après que ses membres aient prêté serment devant le président palestinien, Mahmoud Abbas.

AL-ALAM (CHAINE IRANIENNE ARABOPHONE)
Trois soldats libanais ont été tués lors de combats avec le groupe extrémiste sunnite, Fatah al-Islam dan le camp palestinien de Nahr el-Bared, au Liban-Nord.

La Chaîne satellitaire syrienne
Le président syrien Bachar el-Assad a reçu une lettre du Cheikh Sabah Ahmad Jaber, l’émir du Koweït. La missive portait sur les relations bilatérales et les derniers développements dans la région.

Talks shows audiovisuels arabes

AL-JAZEERA (CHAINE QATARI)
Couverture de la Conférence de presse de la secrétaire d’État Condoleezza Rice, à Washington.

 Un don de 40 millions de dollars serait fait à l’office des réfugiés palestiniens (Unrwa). La Bande de Gaza, contrôlée actuellement par le mouvement Hamas, bénéficiera aussi de cette aide.

 Nous ne laisserons pas 1,5 millions de Palestiniens à la merci d’une organisation « terroriste ».

 Les Palestiniens et les Moyen-orientaux ont un choix essentiel à faire. Ce choix est aujourd’hui plus clair que jamais : entre l’extrémisme qui pousse à la violence, et la réconciliation et la responsabilité.

Tendances et événements au liban

La délégation de Ligue arabe a commencé sa mission de bons offices au Liban sous la direction du secrétaire général Amr Moussa, qui avait tenté une médiation entre les protagonistes de la crise libanaise il y a six mois. Celle-ci, basée sur la formation d’un gouvernement de 30 membres, 19 pour le 14-mars et 11 pour l’opposition, avait échoué
À cette époque, M. Moussa avait imputé son échec à des « interférences extérieures », alors qu’il avait déclaré, après une visite à Damas, que les responsables syriens soutenaient les efforts des acteurs libanais destinés à résoudre la crise. Les analystes avaient cru comprendre que les interférences auxquelles M. Moussa faisait allusion étaient en fait des pressions américaines.
Six mois plus tard, il ne semble pas que les choses aient changé. Les États-Unis ne sont toujours pas disposés à faciliter un règlement de la crise libanaise basée sur une participation effective de l’opposition au pouvoir. La coalition du 14-mars, elle, ne semble pas prête à partager le pouvoir avec ses partenaires dans la patrie. Le vocable utilisé par les principaux chefs du 14-mars ne présage rien de bon : une question de vie ou de mort (Walid Joumblatt) ; nous leur ferions payer le prix cher (Saad Hariri) ; le poing levé (Samir Geagea). Ce sont là des discours guerriers et pas les paroles de personnes souhaitant régler la crise qui secoue le Liban depuis des mois.
La question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir si les États-Unis permettront à la Ligue arabe de percer là où elle n’a pas autorisé Nicolas Sarkozy à réussir.
Le célèbre écrivain Michel Sadowski a écrit un article sur les combats de Nahr el-Bared dans lequel il affirme en substance : « Pour Washington, tous les chemins doivent mener à une occupation du Liban par des forces de l’Otan, afin qu’il soit utilisé comme base pour envahir la Syrie. La guerre de juillet 2006 n’ayant pas réussi à réaliser cet objectif, d’autres méthodes sont actuellement mises en œuvre : l’utilisation des mouvements salafistes et des outils de pressions arabes et internationaux.

Résumés des manchettes des journaux libanais

La visite au Liban de la délégation arabe était le sujet des manchettes des quotidiens beyrouthins. Mais aussi les discussions politiques autour des prochaines législatives partielles pour remplacer les deux députés assassinés, Pierre Gemayel (phalanges chrétiennes), et Walid Eido (sunnite, du bloc Hariri). Les journaux ont assuré que si un accord autour d’un nouveau président de la République, n’est pas conclu, le Liban aurait deux gouvernements.

Al-Akhbar (Proche de l’opposition)
L’opposition a déclaré : « La participation de toutes les composantes politiques et confessionnelles au Liban au cabinet, ou bien nous formerons un deuxième gouvernement ». Le journal considère que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, profite « du temps mort » pour donner le temps à l’armée libanaise de progresser dans le camp de Nahr el-Bared. Ainsi le problème serait réglé et Fatah al-Islam serait « démantelé et ses membres exilés ».

Ad-Diyar (indépendant, sensible aux thèses de l’opposition)
Il existe des dissensions au sein du groupe Fatah al-Islam après la mort de la majorité de leurs commandants.

As-Safir (independant. Sensible aux theses de l’opposition)
Plusieurs obstacles se dressent devant l’initiative arabe destinée à régler la crise libanaise : les deux gouvernements, les combats à Nahr el-Bared, les roquettes tirés à partir du Liban sur le nord d’Israël (Kiryat Shmona).

Al-Hayat (quotidien saoudien)
Le journal a évoqué la visite du roi saoudien, Abdallah Ben Abdel Aziz, en Espagne, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée européenne et internationale. Le roi serait inquiet de l’éventuel effritement de la région et ses conséquences.

Talks shows audiovisuels libanais

ANB (CHAINE APPARTENANT A L’HOMME D’AFFAIRES IRAKIEN, NAZMI OUJI)
Conférence de presse du député et du chef du Courant patriotique libre (CPL) depuis sa résidence à Rabié.
C’est l’importance (en nombre) de chaque parti qui doit décider de sa représentativité au Parlement.

La visite de la délégation arabe n’apportera rien de surprenant et de nouveau. Je crains qu’elle ne provoque une perpétuation de la crise libanaise. J’espère en tout cas qu’elle amènera des propositions et des solutions.